Dengue en Martinique : une épidémie stable mais toujours intense

Par 29/03/2024 - 11:04

La lutte contre la prolifération des moustiques est plus que nécessaire au regard d'une épidémie de dengue qui stagne mais ne faiblit pas.

    Dengue en Martinique : une épidémie stable mais toujours intense

L’activité dengue en ville est stable depuis quatre semaines avec près de 320 cas cliniquement évocateurs estimés en moyenne par semaine.

Ce nombre de cas reste néanmoins élevé et témoigne d’une poursuite de la transmission de la dengue sur le territoire.

Le nombre de visite à domicile par SOS-médecins est également stable avec une cinquantaine de visites pour motif
dengue par semaine depuis la fin du mois de février

Depuis le début de l’épidémie, fin juillet 2023, on estime que 17 665 patients ont consulté en médecine de ville pour un syndrome de dengue.

Pour la même période, 3 710 consultations à domicile pour dengue ont été effectuées par l’association SOS-Médecins.

L’activité dengue à l’hôpital est stable depuis la fin du mois de janvier avec une vingtaine de passages aux urgences pour dengue en moyenne.Au cours de la troisième semaine de mars, 19 passages aux urgences ont été enregistrés, parmi lesquels un passage aux urgences pédiatriques. Ils ont donné lieu à trois hospitalisations parmi lesquelles une hospitalisation de cas pédiatrique.

Le nombre de décès reste inchangé. Depuis le début de l'épidémie, 9 décès dont 6 directement imputable à la dengue ont été comptabilisés en Martinique.

Redoubler de vigilance

Face à la constance de l'épidémie, les autorités sanitaires appellent une fois de plus la population à la vigilance. La lutte contre la dengue passe par l'élimination des gîtes larvaires et l'usage de protections individuelles comme des vêtements longs, des répulsifs, l'usage de raquette anti-moustique ou encore de moustiquaire.

Manuel Etienne, le directeur du Cedre, le centre de démoustication et de recherche entomologique et opérateur de démoustication à la CTM, fait le point sur la situation sanitaire :

Il y a besoin de faire un rappel parce qu'on constate qu'au niveau de l'appréciation de la situation, il y a une baisse de vigilance. On sent que l'épidémie de dengue n'est pas vraiment prise en compte. On pense même certains s'imaginent qu'elle est finie, qu'elle est derrière nous et c'est loin d'être le cas. D'un point de vue démoustication, c'est-à-dire de gestion de signalement des cas de maladie, on a beaucoup de nouveaux cas, notamment dans les foyers du Sud. Donc, Trois-Îlets, Anse d'Arlet, Sainte-Anne, Diamant, avec notamment une population de touristes qui est victime un peu plus que les autres

Vecteur de la maladie, le moustique Aedes Aegypti continue de proliférer malgré la baisse des précipitations.

C'est un moustique domestique qu'on retrouve dans toutes les maisons. Ce moustique, en fait, est assez discret, donc c'est un moustique qu'on ne repère pas forcément. Il suffit d'avoir une petite baisse de vigilance sur un récipient à l'extérieur de la maison et hop, c'est parti. Aedes Aegypti, c'est un moustique qui parvient assez facilement à s'affranchir de la pluviométrie. Bien sûr, quand il pleut moins, on en a un peu moins, mais on en a jamais zéro, parce que justement, son activité, sa présence dans notre entourage proche lui permet de trouver des gîtes larvaires à proximité, dans notre entourage, qui ne sont pas forcément, pour la remise en eau, dépendant du régime des pluies

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