Chlordécone : l'association Phyto victimes et l'Etat répondent au collectif des ouvriers agricoles
Accusée de s'accaparer et de mal traiter les dossiers des victimes professionnelles des pesticides, l'association Phyto victimes se défend. L'Etat a aussi répondu aux avocats du collectif des ouvriers agricoles.
Les propos tenus dans la lettre ouverte et la conférence de presse sont totalement inexacts et ne correspondent en rien à la réalité de l’intervention de Phyto-Victimes aux Antilles
Voici en substance, la réponse de l'association Phyto-victimes aux accusations formulées par le collectif des ouvriers agricoles empoisonnés par les pesticides.
L'entité précise par ailleurs qu'elle ne s'accapare pas les dossiers de demandeurs d'indemnisation :
L'association n'a détourné aucun dossier contre la volonté du demandeur ou de son conseil. Chaque victime a la totale liberté de choisir ses accompagnants. Il y a toujours un temps de réflexion après le premier échange avec l’association pour savoir si la personne souhaite ou non l’accompagnement de Phyto-Victimes et c’est en totale liberté qu’elles reviennent ou non vers l’association
Concernant le niveau des indemnisations, l'association rappelle qu'elle ne fixe en rien ces montants :
Nous partageons totalement le point de vue du collectif des ouvriers martiniquais concernant les indemnisations qui sont beaucoup trop faibles pour les pathologies graves dont souffrent les victimes professionnelles. Ce n’est pas l’association Phyto-Victimes qui décide du montant des indemnisations mais bien le législateur et les pouvoirs publics. Sur ce point, et comme nous l’avons toujours fait, nous continuerons de militer pour que les indemnisations soient à la hauteur des préjudices des victimes en réclamant une indemnisation intégrale des préjudices
L'Etat mis en cause
Pour rappel, en fin de semaine dernière, le collectif des ouvriers agricoles empoisonnés par les pesticides et leurs avocats dénonçaient la main-mise de l'association sur les procédures d'indemnisation. Selon eux, l'association subventionnée par l'Etat faisait fi du rôle des avocats des victimes et concourrait à la faible indemnisation des victimes notamment du chlordécone.
Mis en cause, les services de l'Etat ont également formulé une réponse écrite.
La préfecture rappelle notamment que "quelle que soit l’assistance qu’une victime professionnelle potentielle de pesticides décide d’activer, seul le FIVP définit le montant de l’indemnisation en application des textes législatifs et réglementaires en vigueur".
Les modalités d'indemnisation ont aussi fait l'objet d'une précision :
d’une part, l’État n’intervient en rien dans les décisions du FIVP et dans les montants d’indemnisation ; d’autre part, chaque victime professionnelle de pesticides (chlordécone ou autres) a l’entière liberté d’établir son dossier avec l’assistance de son choix. L’association Phyto-Victimes ne constituant qu’une option supplémentaire gratuite pour aider les victimes, il est complètement faux d’affirmer devant les médias que cette association “détourne les dossiers et représente l’État”
Selon le dernier décompte fourni par la préfecture, 132 dossiers ont été déposés au FIVP pour la Martinique : 62 par le canal de l’association Phyto-victimes et 70 par les autres modalités précitées.
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