Cette année, l'épidémie de grippe a été longue mais sans sévérité accrue en Martinique

La saison grippale 2024-2025 en Martinique s’est distinguée par sa durée prolongée et son intensité en médecine de ville, tout en maintenant un niveau de gravité hospitalière comparable à la saison précédente. L’épidémie s’est étendue sur 19 semaines, de fin décembre 2024 à fin avril 2025, avec un pic observé début février.

Durant cette période, 18 450 consultations ont été estimées en médecine de ville pour syndrome grippal, un chiffre en hausse par rapport à la saison précédente (16 940 consultations). Le pic hebdomadaire a atteint 1 800 consultations, un des plus élevés des six dernières années.

En parallèle, 1 697 visites à domicile ont été assurées par SOS Médecins, soit un volume proche de celui observé en 2023-2024.

Pression modérée à l’hôpital

Sur le plan hospitalier, 423 passages aux urgences pour grippe ont été recensés, soit une part stable de 1,4 % de l’activité totale des urgences. Le taux d’hospitalisation s’élève à 24,8 %, équivalent à celui de l’année précédente. La majorité des hospitalisations a concerné des personnes âgées : 74 % des patients admis avaient plus de 65 ans.

Dix cas graves ont été signalés en réanimation, sans aucun décès. La moyenne d’âge était de 58 ans et 80 % des patients présentaient au moins une comorbidité, notamment de l’obésité, une hypertension ou des troubles cardiaques.

Sur 4 100 tests réalisés, 20 % se sont révélés positifs. Le virus de type A a été majoritaire (70 %), avec une co-circulation des sous-types A(H3N2) et A(H1N1)pdm09. Le virus B représentait 30 % des cas positifs. Le pic de positivité a été atteint en semaine 5, à 27 %, confirmant la dynamique épidémique.

Une épidémie longue mais sans sévérité accrue

Si l’épidémie 2024-2025 s’est étalée sur une durée équivalente à celle de la Guadeloupe, son impact sur les structures hospitalières est resté mesuré. Les taux de passages aux urgences et d’hospitalisation n’ont pas dépassé les niveaux habituels des saisons précédentes.

Ce bilan met en lumière une bonne capacité de réponse du système de soins martiniquais face à une circulation virale soutenue, mais sans aggravation notable de la sévérité des cas.