5ème vague épidémique: le CHUM déjà sous tension

Par 10/01/2022 - 12:20 • Mis à jour le 10/01/2022 - 12:38

Un taux d'incidence de 835 cas pour 100000 habitants et plus de 4000 cas en fin de semaine dernière, la Martinique fait face à une explosion de l'épidémie de Covid-19, sous l'impulsion du variant Omicron. L'hôpital, malmené par les précédents pics épidémiques, saura-t-il faire face à cette nouvelle vague?

    5ème vague épidémique: le CHUM déjà sous tension
Pas de répit au service de réanimation du CHUM (image d'illustration)

La 4ème vague, particulièrement meurtrière en Martinique avec plus de 600 décès, fait aujourd'hui place, sans véritable répit, à la 5ème et son variant Omicron. Un variant très contagieux qui représentait en fin de semaine dernière 50% des contaminations, mais qui risque, comme dans l'hexagone, de devenir très rapidement majoritaire.

En effet, ce variant serait, selon des dernières études, trois fois plus contagieux que le variant delta du Covid-19, lui-même deux fois plus contagieux que le variant précédent. Il concerne  aujourd'hui, dans l'hexagone, 80 à 100% des contaminations.

Chaque semaine, le CHUM admet près de 60 patients Covid et en transfère environ 20  en réanimation. Des patients dont le profil ne change pas. Ils sont encore à une très forte majorité non vaccinés, ou avec un schéma vaccinal incomplet et souffrent de comorbidités.

Le système de soins de l'hôpital martiniquais résistera-t-il à cette cadence infernale?

 Une centaine de patients sont aujourd'hui hospitalisés dont une quarantaine en service de réanimation, ce qui se traduit par une tension de 120% sur les soins critiques au CHUM. Des services saturés aussi par l'absence de 10 à 15% du personnel soignant pour arrêt maladie ou mobilisé contre l'obligation vaccinale.

Les interrogations sont donc nombreuses pour les semaines à venir. Le CHUM craint  la montée en puissance de cette nouvelle vague épidémique et un engorgement de ses services, tel qu'il l'a connu durant les grandes vacances. De plus, compte-tenu de la situation dans l'hexagone, les renforts et les évacuations sanitaires  qui avaient aidé les soignants lors de la 4ème vague, ne seront pas au rendez-vous de cette 5ème vague.

Les deux prochaines semaines seront donc décisives pour avoir une idée plus claire de l'ampleur de cette vague épidémique.

Le docteur Emmanuel Gordien, chef de service de virologie à l'hôpital Avicenne de Bobigny, également membre du collectif Covid Urgence Outremer est inquiet et espère que le variant Omicron, "soit aussi peu virulent chez nous que ce qu'on constate en Europe".

Il alerte sur les études réalisées sur une population ayant pour la majorité, un schéma vaccinal complet, avec une troisième dose, qui selon lui, "a augmenté très fortement le taux d'anticorps et a permis de limiter l'infection par Omicron".

Qu'en sera-t-il pour la Martinique? Le docteur Gordien rappelle que les maladies fréquentes sur nos territoires, telles que le diabète, l'obésité ou le simple surpoids mais aussi l'insuffisance rénale fragilisent la population, même face à un variant moins virulent.

 

 

 

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