À la recherche d'une solution d'urgence pour aider les agriculteurs de Grande Savane au Prêcheur

Résultat des fortes pluies de mercredi : plus d’une centaine d’animaux sont bloqués au quartier Grande Savane.  Les éleveurs n’ont actuellement aucun moyen de se rendre sur place pour nourrir et abreuver leur bétail. Il en va de même pour les agriculteurs qui ne peuvent s'occuper des récoltes à venir.

Le pont qui permet de traverser la rivière du quartier Grande Savane a été emporté par l'eau.

Cyrille Charles, président des agriculteurs du Prêcheur, déplore cette situation :

Nous avons une difficulté majeure qui date depuis le 23 octobre 2023, où la route qui mène sur les terres de Grande Savane était déjà abîmée dans un premier temps. Ensuite, dans un deuxième temps, depuis l'année dernière, en 2024, ça s'est encore dégradé. Et aujourd'hui, nous n'avons carrément plus de route. C'est carrément la rentabilité des fermes qui est en jeu. Ça veut dire qu'aujourd'hui, on ne peut plus récolter. Donc, ça veut dire qu'il n'y a plus d'argent. Les gens ne pouvaient pas planter autant qu'on le voulait parce que les tracteurs ne pouvaient pas accéder aux parcelles à cause de la route qui était déjà fragilisée. Donc aujourd'hui, on est très embêté. Les travaux qui devaient commencer depuis le mois de novembre de l'année dernière, on n'a toujours rien vu. Donc, j'espère qu'aujourd'hui, les travaux vont pouvoir enfin démarrer, surtout que les appels d'offres ont été lancés

Réunion de crise en mairie

Une rencontre a eu lieu ce matin entre le maire du Prêcheur, Alain Germain Duton, les représentants de l’État et Cap Nord pour régler le problème au plus vite.

Amélie de Sousa, sous préfète de Saint-Pierre, a assuré de l'engagement de l'Etat :

Cette réunion, elle s'est montée en urgence hier puisqu'on a été prévenus très tôt par le directeur de cabinet de la destruction de la route. C'est un dossier qu'on suit déjà depuis un certain temps en proximité avec Cap Nord, puisque la route est de compétence Cap Nord. L'Etat a déjà apporté un gros concours financier pour pouvoir rénover la route et la refaire et la sécuriser. C'est un chantier qu'on avait suivi. On avait déjà imaginé des solutions d'urgence avec, effectivement, le fait de faire venir un pont Bailey. Ce qu'on a vu avec Cap Nord, c'est que la solution de faire venir le pont Bailey, en terme de délai, ne va pas répondre à l'urgence puisque les travaux vont commencer normalement assez prochainement. Les carriéristes ont proposé leur soutien pour pouvoir essayer de stabiliser une zone et pouvoir faire passer au moins des personnes à pied ou en quad. Et puis là, l'urgence, c'est d'apporter de l'eau aux animaux. Il y a un travail qui va se faire avec le cabinet du préfet et la protection civile pour voir dans quelle mesure on peut peut-être faire acheminer de l'eau sur place et permettre cette réponse d'urgence

Solutions d'urgences et travaux durables

Pour Cynthia Jean-Baptiste, directrice de l’aménagement habitat et infrastructure au sein de Cap Nord Martinique, Il faut évaluer les risques et trouver des solutions fonctionnel.

Le but, effectivement, était de trouver des solutions assez rapides pour que les agriculteurs puissent accéder à leurs parcelles et surtout leurs cheptels. Là, on a quand même des difficultés techniques puisqu'on est sur une voie qui n'a aucune structure. Effectivement, on avait, nous, initialement, depuis déjà plus d'un an, engagé des études pour la réalisation des travaux qui devaient commencer sous peu dans à peu près deux mois et demi. Malheureusement, on est obligé de revoir notre planning aujourd'hui par rapport à la situation actuelle. Là, dans l'immédiat, c'est d'essayer de trouver une solution technique pour un accès déjà piéton ou en quad. C'est ça qui a été proposé ce matin. Faire après des ouvrages de génie civil type pont Bailey, peut-être de façon provisoire en attendant, faire les travaux qui devraient démarrer dans à peu près deux mois et demi. On espère en tout cas finir, selon la saison des pluies, en novembre 2025