Montagne Pelée : 4 000 séismes en un mois, mais pas d’éruption imminente

Plus de 2 200 séismes ont été enregistrés sous la Montagne Pelée la semaine dernière.

Une activité sismique encore jamais vue depuis le début des relevés, mais qui correspond à une hausse de l’activité depuis un mois.

Plus de 4 000 séismes ont été relevés en septembre, contre une trentaine habituellement.

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Autre particularité du phénomène, l’épicentre des séismes est localisé plus en profondeur avec une magnitude en légère augmentation, proche du ressenti par la population

Le niveau de vigilance toujours jaune

Mais, pour l’Observatoire volcanologique et sismologique de Martinique, le risque d’une éruption à court terme est écarté.

C’est ce que qu’explique Jérôme Vergne, le directeur de l’OVSM.

Depuis une semaine, on a une plus forte augmentation à la fois du nombre de ces séismes, mais aussi quelque part de leur énergie qu'on mesure à partir de la magnitude. On a quelques événements qui ont atteint la magnitude 2, qui est celle à partir de laquelle on pourrait éventuellement ressentir ces séismes, notamment  des randonneurs sur la Montagne Pelée. La probabilité d'avoir une éruption à court terme reste très faible. Mais c'est vrai qu'on ne peut pas exclure complètement une évolution de la situation à moyen terme, de l'ordre de quelques semaines à quelques mois. Globalement, il faut bien comprendre que cette activité sismique d'origine volcanique, est l’un des indicateurs qu'on utilise pour essayer d'anticiper une éruption, mais ce n'est pas le seul. On regarde d'autres éléments, par exemple ce qu'on appelle des déformations du volcan. Est-ce qu'il gonfle ou dégonfle selon des capteurs géodésiques ? On n'a pas vu de déformations significatives. On n'a pas observé actuellement de phénomènes de surface, par exemple des fumerolles ou des zones de végétation complètement dégradées. Et on n'a pas vu d'évolution particulière de la chimie des gaz des eaux, ni de leur température au niveau des différentes sources thermales qu'on prélève régulièrement. On a juste un indicateur qui a augmenté, mais à ce stade, on considère qu'on est toujours en termes de niveau d'activité volcanique au niveau de vigilance jaune.

Un suivi renforcé

L’OVSM renforce toutefois ses moyens de détection pour suivre l’évolution de la situation dans les semaines et mois à venir, comme l’explique Jérôme Vergne.

Cette activité sismique d'origine volcanique est importante. On n'avait jamais eu ça dans nos catalogues, en tout cas depuis qu'on a le réseau d'observation à ses capacités actuelles, c'est-à-dire en gros depuis une quinzaine d'années. On avait déjà eu une augmentation de cette sismicité d'origine volcanique en 2019, 2020, 2021 qui avait amené au changement du niveau d'alerte, du passage du niveau vert au niveau jaune vigilance. Mais, elle avait décru ensuite et là, elle s'est mise à réaugmenter de manière plus importante que ce qu'on avait eu dans le passé. On a renforcé nos moyens surveillance et puis on reste en contact régulier avec les autorités, en particulier la préfecture pour les tenir au courant des évolutions de nos observations. À ce stade-là, on n'a pas installé de nouveaux appareils, c'est quelque chose qu'on va essayer de mettre en place dans les semaines et mois à venir, mais on essaye de s'assurer que l'ensemble de nos réseaux, notamment géophysiques, sont opérationnels et puis on n'est plus régulièrement sur l'ensemble de la journée à avoir un œil humain sur les données. On travaille notamment en collaboration avec des collègues à Paris, même à Mayotte pour qu’il y ait, de manière quasi continue, une observation humaine de l’ensemble des données en plus de nos procédures automatiques et de notre système d’astreinte.

Le directeur de l’OVSM invite toute personne qui ressentirait ces événements sismiques, notamment des randonneurs, à témoigner sur franceseisme.fr