Premières Assises de la sécurité en Martinique : « La priorité c'est la drogue, l'urgence c'est les armes »
Les premières assises de la sécurité se sont ouvertes hier (mardi 24 octobre) à l'hôtel Simon à Fort-de-France, lançant un dialogue essentiel sur la prévention et la sécurité.
L'événement a démarré avec l'organisation d'une commission sur le thème "Prévention et sécurité" , en présence de représentants de l’État et de plusieurs élus locaux. Les échanges et débats ont eu lieu en présence de fonctionnaires de gendarmerie et de police, avec le préfet, le procureur, les représentants de la ville de Fort De France, de l’ACC’DOM (Association des Communes et Collectivités D'Outre-Mer) et une délégation de l’association France Urbaine qui regroupe les élus d’agglomérations et de ville de plus de 100 000 habitants.
Débats sur les violences urbaines
Le Général William Vaquette, commandant de la gendarmerie de Martinique tente d'expliquer cette explosion des violences urbaines :
La priorité, c'est toujours la drogue parce qu'elle inonde le marché, mais l'urgence, c'est les armes.
Après la Guyane, la Martinique est le 2ème département le plus criminogène de France avec un ratio d’homicides de 5,96 pour 100 000 habitants, soit six fois supérieur à la moyenne nationale.
Selon William Vaquette, si la Martinique est l'un des départements les plus criminogènes de France, cela s'explique par un contexte régional particulièrement instable :
Le commerce inter-îles existe bien au départ d'Amérique : les armes qui sont vendues par les États-Unis, le Venezuela qui s'est un peu effondré d'un point de vue économique et politique, la Colombie qui a multiplié sa production de cocaïne. [...] On subit autour de nous la dégradation de la situation sur la route de la drogue.
Prévention et médiation
Lors de ces échanges, le contrat territorial de sécurité et de prévention bâti par le préfet Lalanne a été évoqué. Maxime Merlin, conseiller institution et sécurité à France Urbaine, a souligné la nécessité d'un renforcement de la prévention et de la médiation. Il met en avant l'amélioration du lien entre la police et la population comme une priorité :
Les élus se sont rendus compte qu'il y avait beaucoup d'efforts à mettre sur la prévention, sur la médiation, sur l'amélioration du lien police-population, par exemple.
Pour Jean-Claude Maes, président de l'ACC’DOM, l’association des communes et collectivités d'outre-mer :
Sans les moyens financiers, on ne pourra pas résoudre le problème de la délinquance dans les départements d’outremer.
Ces assises vont durer jusqu’à ce mercredi 25 octobre avec d’autres commissions, et des visites de terrain, sur des thèmes comme la lutte contre les squats ou encore la gestion de crise et la sécurité civile face à des risques majeurs.
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