Les députés de Martinique livrent leurs explications au lendemain de la fin des tables rondes sur la vie chère
Trois des quatre députés de Martinique ont tenu hier une conférence de presse. Il s'agissait pour eux de s'expliquer sur leur signature du protocole d'objectifs et de moyens de lutte contre le vie chère.
Béatrice Bellay, Marcellin Nadeau et Jean-Philippe Nilor tenait à s'expliquer au lendemain de la 7e et dernière table ronde. La rencontre a abouti à la signature d'un protocole d'objectifs et de moyens de lutte contre la vie chère.
Jean-Philippe Nilor a notamment tenu à s'expliquer sur sa réserve sur la demande du RPPRAC d'étendre l'accord à tout l'alimentaire :
Nous nous engageons à poursuivre dans le cadre de notre travail parlementaire, à concrétiser les solutions qui ont été présentées, qui sont positives pour la Martinique, qui constituent une avancée, à concrétiser ces solutions-là dans le cadre de notre travail parlementaire, ce qui va nous exiger beaucoup d'énergie. Il y a 27 points d'accord et il y a un point de désaccord. C'est-à-dire que le RPPRAC exige que tous les produits alimentaires importés subissent une baisse des prix. Et ça, ça mérite réflexion. Ça mérite réflexion parce qu'il n'est pas question de favoriser de manière drastique, de manière brutale, la baisse des prix de 40 000 produits importés, y compris des produits de mauvaise qualité avec OGM, avec hormones, avec tout ça, toute la mal production qui existe en France. Au détriment de la production de Martinique, il faut bien qu'on se penche un moment, qu'on se pose la question: est-ce que nous avons vocation à être un pays d'importation, consommation ou est-ce que nous avons vocation à être un pays de production ? Mon choix est fait, il est clair. Il faut sanctuariser la production martiniquaise parce qu'un pays qui ne produit pas, c'est un pays qui est condamné à mort
Protéger la production locale
Même son de cloche du côté de Marcellin Nadeau. L'ancien maire du Prêcheur estime que la production locale doit être préservée :
Nous nous sommes engagés à contraindre l'État ce sur quoi il s'est engagé. Et ce n'est pas une démarche comme ça, venue tomber du ciel. Nous avons rencontré un responsable du ministère des Outre-Mer, parce que nous avons cherché à avoir la garantie que tous les engagements pris par l'État étaient véritables. Nous, notre travail de parlementaire aujourd'hui, ce à quoi nous nous engageons, c'est de vérifier, c'est de contrôler que l'État français mette bien en œuvre toutes les mesures qu'elle s'est engagée à promettre dans le cadre de ces accords. Mais par contre, en rien, nous n'avons renoncé à notre soutien sur la cause de la vie chère et si nous soutenons le RPPRAC de façon globale, mais nous avons le droit d'avoir notre propre vision. Comment vous voulez que moi, nous, les nationalistes martiniquais, souverainistes martiniquais que nous sommes, qu'on accepte l'idée de transformer notre pays en plateforme de consommation ? Qu'on accepte l'idée que tous les produits venant à plus de 80% d'Europe et de France, comme ça, viennent concurrencer les produits de nos agriculteurs et de nos pêcheurs ? Non, ce serait le contraire à notre vision. On ne peut pas non plus sacrifier notre vision à ce point
Condamnation des violences
Béatrice Bellay, députée de la circonscription de Fort-de-France, a quant à elle condamné les violences urbaines mais aussi les méthodes des forces de l'ordre.
Nous nous opposons évidemment et nous condamnons les violences, les destructions qui ont été commises, les exactions, les vols, les pillages, les menaces qui ont été proférées à l'endroit de nos compatriotes commerçants. Nous avons également spécifié que nous sommes opposés à l'usage intempestif de la force qui a été déployée dans certains moments et notamment en journée, contre des personnes, contre des manifestants qui étaient des manifestants pacifiques. Nous avons eu des témoignages, notamment de maires, notamment de nos propres militants à qui nous n'avions pas donné consigne d'aller nulle part et qui sont allés, qui sont des personnes pacifistes auxquelles nous faisons confiance quand on nous dit que la police a riposté. Non, ils avaient une consigne de désencerclement et ils ont utilisé les méthodes qu'ils connaissent pour le faire. Mais ce sont des méthodes de gestion de manifestation qu'ils ont voulu appliquer à des personnes statiques et pacifistes. Nous, nous y sommes opposés, mais nous sommes évidemment opposés à tout type de violences d'où qu'elles viennent, à tout type de menaces et à tout type d'intimidation. Et puis, Nous disons cela à nos compatriotes, à ceux qui pensent qu'on ne fait pas d'omelettes sans casser des œufs. Nos compatriotes ne sont pas ni des omelettes ni des œufs
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