L’OPAM réclame une place dans les négociations contre la vie chère
Depuis ce mardi 15 octobre et alors que six tables rondes ont déjà eu lieu, l'Organisation Patriotique des Agriculteurs de Martinique (OPAM) souhaite rejoindre les négociations afin de représenter le secteur agricole et fixer des prix justes pour leurs produits.
Dans le cadre des discussions en cours sur la vie chère en Martinique, l'Organisation Patriotique des Agriculteurs de Martinique (OPAM) a décidé de sortir de son silence.
Les agriculteurs, surnommés les "petits paysans", estiment avoir un rôle essentiel à jouer dans ces négociations qui durent depuis plusieurs semaines. Leur objectif est de faire reconnaître la juste valeur de leurs produits et garantir une meilleure protection de la production locale.
Une meilleure reconnaissance
Guy-Albert Levostre, secrétaire général de l'OPAM, a pris la parole pour exprimer le mécontentement de la profession face à son absence des débats sur la vie chère.
Nous, à l’OPAM, nous soutenons le mouvement contre la vie chère. Nous, agriculteurs paysans, subissons aussi cette cherté de la vie. En parallèle de tout ça, nous voudrions que la production locale soit mieux protégée et que notre agriculture soit adaptée aux besoins de notre pays, la Martinique. Nous trouvons anormal qu'on ne soit pas invités dans ce débat alimentaire, puisque nous sommes les premiers maillons de cette chaîne.
Il déplore que les agriculteurs, en particulier les petits producteurs, ne soient pas impliqués dans les discussions, alors qu’ils sont directement touchés par l'inflation et les difficultés économiques.
Une pression face aux grandes surfaces
Le secrétaire général de l'OPAM a également dénoncé la pression exercée par les grandes surfaces sur les producteurs locaux. Les agriculteurs se sentent obligés de vendre leurs produits à des prix plus bas, tandis que ces mêmes produits sont revendus plus cher au consommateur par la grande distribution.
Avec les produits qui arrivent dans les centres commerciaux, l'agriculteur est pressurisé. Il va vendre à bas prix pour que ces distributeurs puissent vendre plus cher. Aujourd'hui, il ne faut pas noyer le poisson. L'agriculteur est là pour vendre, mais souvent, ce n'est pas lui qui vend directement. Ce qui manque dans ce débat, c’est la présence des agriculteurs, puisque nous sommes les premiers maillons de la chaîne alimentaire.
La souveraineté alimentaire en jeu
Pour l’OPAM, la question de la souveraineté alimentaire est au cœur du problème. Guy-Albert Levostre a évoqué les difficultés que rencontrent les petits agriculteurs face à la répartition inégale des aides européennes, notamment le Programme d'Options Spécifiques à l'Éloignement et à l'Insularité (POSEI).
Aujourd'hui, pour avoir une agriculture paysanne comme il y a 30 ans, il faut un soutien du POSEI. Or, 95 % de cette aide part dans les grosses exploitations de banane et de canne. Je ne dis pas que c'est une mauvaise chose, mais il faudrait que cette aide bénéficie aussi aux petits producteurs pour qu’ils puissent produire ce que nous mangeons en Martinique. Cela nous permettrait d’atteindre, comme on le dit souvent, la souveraineté alimentaire.
L’OPAM espère que cette prise de parole publique pourra inciter les décideurs à intégrer les agriculteurs dans les discussions en cours.
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