Violences au palais de justice de Fort-de-France : une plainte déposée contre les policiers
L’affaire de la bagarre survenue au tribunal judiciaire de Fort-de-France où des policiers ont été pris à partie connaît une suite judiciaire : l’une des parties en cause a déposé plainte pour violences policières.

Les faits remontent au 31 janvier. Une vidéo fait le tour des réseaux sociaux. En marge d’une audience de comparution immédiate qui vient de se terminer, les policiers sont pris à partie.
Au final, à la suite de cette scène assez choquante, sept personnes sont placées en garde à vue. Deux d’entre elles ont été convoquées selon la procédure de comparution immédiate mais seront jugées en mars.
Les autres, à ce stade, ont fait l’objet d’alternatives aux poursuites ou de convocations devant le juge pour enfants.
Une des personnes interpellées, âgées de 21 ans, a été mise hors de cause à ce stade dans ces débordements.
« Ma cliente est traumatisée »
Son avocat, Me Tristan Soulard, a déposé plainte contre un officier de la police nationale qu’il accuse de violences policières. Comme le veut la procédure, l’Inspection Générale de la Police Nationale devrait être saisie.
Sur les sept personnes qui ont été placées en garde à vue, l'une a fait l'objet d'un abandon total des poursuites, c'est ma cliente. Certaines ont fait l'objet d'alternatives aux poursuites, notamment avec un stage de citoyenneté. D'autres sont mineurs et ont fait l'objet d'un traitement spécifique mineur. Et seulement deux personnes ont été renvoyées devant la chambre des comparutions immédiates mais, en tout état de cause, ma cliente, qui était initialement placée en garde à vue, était mise en cause sauf que, rapidement, on s'est rendu compte que l'arrestation était non seulement arbitraire, mais que que sa garde à vue était injustifiée.
Pour l’avocat, sa cliente est donc une victime et pas une auteure des faits.
Elle est traumatisée par ce qui lui est arrivé. Elle n'avait jamais fait l'objet d'une procédure judiciaire jusqu'alors. Elle n'avait jamais fait l'objet d'une garde à vue. C'est une jeune mère de famille parfaitement insérée. Elle est traumatisée par les coups qu'elle a reçus, elle est traumatisée par les menaces, les cris. Elle ne comprend pas non plus qu'un fonctionnaire de police en uniforme puisse commettre de telles violences dans l'enceinte d'un tribunal judiciaire.
Pour rappel, les violences sont survenues après le procès d’une jeune mule, placée en détention provisoire, alors que son procès a été renvoyé pour préparer sa défense. À l’audience, sa maman avait fait un malaise en attendant la décision des magistrats, ce qui a fait monter la tension.
C’est alors que les policiers faisaient évacuer la salle d’audience que les violences sont survenues.
La DTPN soutient ses hommes
La Direction Territoriale de la Police Nationale réagit ce mardi, à la plainte pour violences policières. Dans un communiqué, elle rappelle « que le déchaînement de violences à l'encontre de policiers, de surcroît dans un tribunal judiciaire, est inadmissible ».
Les policiers sont intervenus dans un cadre légal, de rétablissement de l'ordre dans un contexte difficile face à des personnes irrespectueuses et violentes. Sans préjuger des conclusions de l'enquête diligentée à la suite de cette plainte, la DTPN assure de son soutien les policiers qui, dans un contexte toujours plus difficile, assurent leur mission avec courage et détermination.
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