Procès d'un pasteur adventiste pour agressions sexuelles : une victime témoigne

Par 08/12/2021 - 15:01 • Mis à jour le 08/12/2021 - 15:06

Le procès d'un pasteur adventiste s'est ouvert à la cour d'assises de Fort-de-France ce matin (mercredi 8 décembre). Le septuagénaire est jugé pour viols et agressions sexuelles sur 5 victimes mineures. L'une des victimes, aujourd'hui majeure, a tenu à témoigner sur les ondes de RCI Martinique.

    Procès d'un pasteur adventiste pour agressions sexuelles : une victime témoigne

L'audience se déroule à huis clos depuis ce matin à la cour d'assises de Fort-de-France. En effet, l'accusé, un pasteur adventiste aujourd'hui âgé de 70 ans, est jugé pour viol et agression sexuelle sur 5 victimes mineures. Les cinq jeunes filles étaient âgées de 5 à 14 ans au moment des faits. Des agressions qui se sont déroulées sur une période de 20 ans, allant de 1985 à 2008.

Or les victimes dénoncent une omerta et une protection de l'agresseur présumé. L'enquête débutée en 2014 aboutit donc aujourd'hui à ce procès.

Et parmi les victimes, Karine, qui avait 14 ans au moment des faits, a aujourd'hui 38 ans. Elle dénonce la protection dont aurait bénéficié l'accusé, en tant que dignitaire religieux reconnu :

Déjà, je ne me suis pas du tout sentie soutenue pour aller porter plainte par les gens qui entouraient ce monsieur : les membres de sa famille, de ma famille, puisque tout le monde se fréquentait, c'était vraiment notre famille de substitution quand on est arrivé en Martinique. Je suis allée voir le président de la fédération de cette église, et j'avais toujours le même retour à chaque fois : "tu n'es pas la seule donc si tu te lances, ce sera énorme à porter. Mais on sait ce qu'il a fait"

Elle a ainsi tenu à témoigner sur nos ondes pour encourager d'autres victimes à parler :

Pour moi, ce procès est un acte fort pour lui faire comprendre qu'il n'avait pas le droit et surtout je témoigne aujourd'hui pour toutes les autres personnes qui ont peut être vécu la même chose que nous. Personne n'a le droit de faire ça

Car la jeune femme souligne qu'il y a possibilité de trouver de l'aide professionnelle :

S'il y a quoi que ce soit comme pression par rapport au fait d'aller porter plainte par exemple, il y a des associations, des personnes très bienveillantes, il y a moyen d'avoir une aide juridictionnelle et de ne rien payer comme frais d'avocat. Il y a vraiment toute une structure pour soutenir les victimes, donc n'hésitez plus. Ne faites pas l'erreur que j'ai faite de porter ce fardeau pendant des années

L'audience devant la cour d'assises se tient sur trois jours, jusqu'à vendredi.

Contacts en cas de viol, d'agression sexuelle, d'inceste: [Dossier] Victimes d'inceste : à qui s'adresser ?

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