L'agresseur de la femme sapeur-pompier jugé cet après-midi

L’auteur des faits, un homme déjà connu de la justice, devra expliquer son geste devant le tribunal correctionnel. Le lendemain de l’agression, il avait été interpellé et placé sous contrôle judiciaire. Il est poursuivi pour "violences et outrages sur personnes dépositaires de mission de service public".

La victime, une caporal-chef, est encore très affectée par cet acte de violence qui a fait basculer à jamais sa vie de pompier volontaire. Victime d’une fracture au coude, elle a encore beaucoup de mal à se remettre de ses blessures , malgré sa rééducation entamée après son opération mi-avril. D’ailleurs, elle n’assistera pas au procès. 

Retour sur les faits

Pour rappel, le 12 avril, à 5 h 30 du matin, les pompiers de la caserne du François ont été informés d’un accident sur la voie publique. Sur place, ils découvrent un homme casqué allongé sur le sol, mais sans deux-roues à proximité.

Après les gestes obligatoires de sécurité, la caporal-chef tente de retirer le casque du motard mais celui-ci se montre très agressif. Il assène un coup de pied au pompier au niveau du tibia. Pour s'éloigner de son agresseur, elle fuit en courant, bute sur un banc et chute lourdement. Ses collègues pompiers, entre temps, se jettent sur l’homme pour le maîtriser.

Pourquoi l’homme a-t-il réagi ainsi ? Etait-il sous l’effet d’alcool ou de la drogue ? Des questions auxquelles, le tribunal tentera d’apporter des réponses au cours de cette audience.

Le prévenu encourt une peine de 7 ans de prison et 700 000 euros d’amende. Dans cette affaire, deux circonstances aggravantes peuvent être retenues contre lui. D’une part, les faits ont été commis sur un pompier, c’est-à-dire une personne dépositaire d’une mission de service public, d'autre part, ils ont engendré 30 jours d’interruption temporaire de travail.

Les pompiers mobilisés

L’union territoriale des sapeurs-pompiers de Martinique, appelle tous les agents à se poster devant le palais de justice ce vendredi pour signifier leur solidarité avec la collègue, victime d’une agression qualifiée d’inacceptable et de lâche.

Des membres du STIS, service territorial d’incendie et de secours seront également présents pour ce procès.

C'est le cas du lieutenant colonel Patrick Tyburn, directeur du STIS, qui donne son point de vue sur cette affaire.

Ce que les sapeurs-pompiers demandent, c'est que justice soit faite. Je crois qu'il faut faire confiance à la justice qui va analyser ces faits et le jugement qui sera porté devrait correspondre à la gravité des faits. Il est néanmoins très fortement regrettable que les sapeurs-pompiers qui portent secours, et très souvent à des personnes qui sont victimes d'agressions, soient eux-mêmes agressés dans l'exercice de leurs fonctions