Jugé pour tentative de meurtre sur son ex et son beau-fils, l’ancien militaire plaide l’amnésie
Un ancien militaire de 48 ans est jugé devant la cour d'Assises de Martinique pour tentative de meurtre sur son ex-compagne et son beau-fils de 13 ans.
Le premier jour de procès d’Emmanuel Gallet a permis à la cour d'Assises, hier, de mieux cerner la personnalité de l’accusé. En mai 2020 au Lamentin, en plein confinement, il avait violemment agressé à coup de coutelas sa femme et son beau-fils de 13 ans à l'époque, avant d’être maitrisé par des voisins.
Jusqu’à vendredi, le militaire retraité de 48 ans est entendu sur ces faits dont il dit ne pas se souvenir.
Sous l’emprise de l’alcool pourtant, Emmanuel Gallet a, ce jour-là, administré plusieurs coups de coutelas aux deux victimes. Ces dernières avaient fui chez les voisins pour rester en vie.
Hier, même en présence des photos de la scène de crime présentées au procès, le militaire a maintenu son amnésie devant la Cour. Il ne garde en mémoire que son hospitalisation puis sa garde à vue.
À la barre, l’accusé est incapable d’expliquer ce qui a déclenché cette colère noire teintée de menaces de mort et de passage à l’acte.
Une carrière militaire exemplaire
Sa personnalité et son profil psychologiques ont été analysés. Cet ancien caporal-chef a eu une carrière exemplaire. Aucun blame ne lui a été attribué avant les faits.
Homme de terrain au Kosovo , en Haïti ou en Afrique, il a reçu des médailles pour ces opérations mais également subi un traumatisme selon son avocate.
Devant les jurés hier, Emmanuel Gallet n’a pas su dire qu’il regrettait ce qu il avait fait à son beau-fils, préférant affirmer qu’il ne l’aimait pas.
Les experts psychiatriques sont unanimes , il n’y a pas de discernement altéré, mais la consommation de l’alcool a pu désinhiber l’accusé et le pousser à être violent. Hier, il a affirmé qu’il ne l’avait jamais été. Le président de la cour d’Assises lui a suggéré de préciser « avant les faits qui l’ont amené devant cette juridiction ».
Depuis le 8 mai 2020, Emmanuel Gallet est en détention provisoire, sans visite de sa famille résidant dans l’Hexagone. Ses parents ont fait le déplacement pour son procès pour tentative de meurtre. Son avocate a fait une requête exceptionnelle auprès du président de la Cour : permettre à la famille de rentrer dans le box vitré des accusés. Un fait très rare lors des Assises. Une démarche à laquelle s’était opposée l’avocate générale. La mère de famille a finalement pu rentrer et s’est effondrée dans les bras de son fils.
Procès éprouvant pour les parties civiles
Du côté des parties civiles, ce début de procès est très éprouvant. Seule l’ex-épouse assiste aux débats, son fils lui a refusé d’être présent. La mère de famille est encore très affectée.
Cette victime est assistée jusqu’à vendredi par la présidente de l’ADAVIM (l’association des victimes). Ses sorties de la salle d’audience dès que la Cour évoquait les détails des faits ou lors des déclarations de l’accusé démontrent encore sa fragilité.
La victime doit prendre la parole aujourd’hui juste après la déclaration en visio de son fils, cible principale de la violence d’Emmanuel Gallet.
L’audience a repris ce mercredi matin avec la déposition de l’expert psychiatrique.
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