Décès de Micheline Myrtil à l’hôpital Lariboisière : l'AP-HP sera jugée pour homicide involontaire
L’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) est renvoyée devant le tribunal correctionnel à la suite de « manquements » dans la prise en charge de cette mère de famille de 55 ans, décédée aux Urgences de l’hôpital Lariboisière, le 18 décembre 2018.
Une bonne nouvelle pour la famille de Micheline Myrtil. Il y aura bien un procès, après le décès de cette Martiniquaise de 55 ans, admise aux Urgences de l’hôpital Lariboisière et décédée sur place le 18 décembre 2018, faute de prise en charge.
Ce mercredi 30 octobre, le juge d’instruction en charge du dossier vient de prononcer une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel. Mise en examen dans le cadre de ce dossier, l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) est poursuivie, en tant que personne, morale, pour « homicide involontaire ».
Les réquisitions du parquet pas suivies
Il n’a pas suivi le revirement du parquet qui, le 3 juillet dernier, avait étonnamment requis un non-lieu, estimant que « le lien de causalité entre d'éventuelles carences dans la prise en charge à l'hôpital » Lariboisière et « le décès n'était pas établi ».
Fin 2022, ce même parquet avait requis un procès pour homicide involontaire contre l'AP-HP, estimant que le décès était « survenu dans un contexte de défaut caractérisé de surveillance médicale et infirmière, dans un service dont il était connu que les locaux et les effectifs soignants étaient insuffisants par rapport aux besoins ».
C’est cette première lecture du dossier qu’a finalement adoptée le juge d’instruction. Pour le magistrat, il résulte des éléments du dossier des « charges suffisantes » contre l’AP-HP, accusée d’avoir involontairement causé la mort de Micheline Myrtil, « par maladresse, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement ».
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Souffrant de céphalées et de douleurs aux mollets, Micheline Myrtil avait été déposée aux urgences de Lariboisière par les pompiers le 17 décembre 2018 en fin d'après-midi, puis reçue et orientée vers une salle d'attente.
Sur un brancard sans prise en charge
Appelée vers minuit sous une mauvaise identité (« Myatil » au lieu de « Myrtil »), elle n'avait, du coup, jamais répondu, puis a été considérée comme partie. Elle se trouvait en réalité sur un brancard, « sans surveillance » entre 1h et 6h du matin, heure à laquelle elle a été retrouvée morte. La Martiniquaise de 55 ans n’a jamais vu de médecin.
Dans son ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, le juge d’instruction considère que l’AP-HP a failli à sa mission, notamment « en n'adaptant pas les modalités de suivi des patients pris en charge par le service des urgences de l'hôpital Lariboisière à l'importance de la fréquentation de ce service (…) ».
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Le magistrat estime aussi que « l'état des effectifs disponibles inférieurs en nombre au standard professionnel et quantitativement insuffisants par rapport aux besoins réels du service » constitue une « négligence en lien certain avec le décès de Mme Myrtil, consécutif à son absence de prise en charge à partir de son installation sur un brancard en salle d'attente du circuit court ».
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