Condamné pour avoir coupé le doigt du père de sa petite amie avec ses dents

Par 04/02/2025 - 15:21 • Mis à jour le 04/02/2025 - 16:34

Le 23 novembre dernier, une bagarre entre le petit ami d'une jeune fille et les membres de la famille de cette dernière s'est achevée dans le sang. Jugé hier (lundi 3 février), l'auteur des coups les plus violents a été condamné à une peine de 24 mois dont 12 fermes.

    Condamné pour avoir coupé le doigt du père de sa petite amie avec ses dents

Il est 21 h, ce 23 novembre 2024, lorsque les gendarmes sont appelés à intervenir au Morne-Rouge. Une bagarre a éclaté devant une pizzeria de la commune.

Un des protagonistes est particulièrement blessé. L'homme présente plusieurs plaies à la tête. Une de ses mains est aussi ensanglantée. En effet, il manque une phalange à son auriculaire droit. Le morceau de doigt qui a atterri sur le trottoir a été récupéré par les témoins de la scène et placé dans de la glace. Néanmoins, les médecins constateront l'impossibilité de recoudre la phalange.

Le doigt a en fait été sectionné par les dents d'un homme de 29 ans qui comparaissait hier devant le tribunal correctionnel de Fort-de-France. Placé en détention depuis les faits, il a livré son explication sur cet épisode précis. "J'ai senti sa main dans ma bouche. Je ne vois pas ce que sa main faisait dans ma bouche", a-t-il déclaré avant de raconter qu'il avait alors serré les dents.

La victime, un homme d'une cinquantaine d'années, indique avoir, pour sa part, tiré de toutes ses forces en sentant la morsure, ce qui aurait facilité la section du doigt. Le président insiste sur la force nécessaire pour couper une phalange d'un coup de dents.

La thèse de la légitime défense

Pour Maître Chantalou-Nordé, avocate du prévenu, son client est "davantage coupable de s'être bien défendu". Ironisant sur la présence de la main du blessé dans la bouche du mis en cause, elle se demande : "Il aurait fallu l'embrasser ?".

Elle dénonce également les violences en réunion qu'a subies l'homme de 29 ans. Car ce soir-là, c'est en famille que le quinquagénaire vient en découdre avec le petit ami de sa fille.

S'il reconnaît avoir saisi par les locks de celui qu'il accuse de maltraiter sa fille, il réfute avoir porté les premiers coups. Une déclaration en contradiction avec ses déclarations aux gendarmes, souligne la défense lors de son passage à la barre.

Le père de famille raconte que le soir des faitsn sa fille revient vers lui en larme. Une longue griffure est visible dans son dos. Âgée de 20 ans, elle explique s'être disputée avec le prévenu avec lequel elle entretient une relation depuis mars 2024.

À la barre, le père de famille lance : "Je lui avais dit de laisser ma fille tranquille". C'est donc en colère qu'il arrive avec son fils et sa femme devant la pizzeria. Des témoins assurent avoir vu les deux derniers cités porter également des coups au mis en cause.

Outre son coup de dent tranchant, durant l'altercation, le prévenu fait usage d'une petite paire de ciseaux sur le crâne de son adversaire. Des blessures qui vaudront à ce dernier 21 jours d'Interruption Temporaire de Travail contre deux jours pour l'homme de 29 ans.

Relation sous tension

Une partie de l'audience a été consacrée à la relation entre le prévenu et la fille de la victime. Une relation qualifiée de "compliqué" par la jeune fille. "Je n'avais pas le droit de sortir", dira-t-elle lors de son très court passage à la barre.

Le mis en cause est décrit comme jaloux et possessif. "Des foisn on s'entendait, d'autres fois on s'entendait pas", explique-t-il. Sur la dispute survenue le soir des faits, il indique avoir tenté de retenir sa petite amie avec qui il s'était disputé. C'est ce geste qui aurait provoqué une griffure involontaire dans le dos.

L'ensemble des éléments du dossier a guidé le réquisitoire du parquet. Pour le ministère public, les faits sont reconnus par le prévenu. L'utilisation d'une arme ainsi que l'infirmité permanente causée à la victime ne sont pas discutables.

Le tribunal entend ces arguments et condamne le prévenu à 24 mois de prison dont 12 assortis d'un sursis probatoire avec obligation de soins et de trouver un travail. Une décision identique aux réquisitions.


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