Assises : la défense de Cédric Chaillot tente de fragiliser l'enquête

Par 09/11/2022 - 06:02 • Mis à jour le 09/11/2022 - 07:59

La cour d'assises de la Martinique examine depuis hier les éléments constitutifs du meurtre de Daniel Duville, le 26 juillet 2019 devant l'ex boîte de nuit le Maximus. Cédric Chaillot principal accusé a assuré qu'il a tiré sans intention de tuer.

    Assises : la défense de Cédric Chaillot tente de fragiliser l'enquête

Cette première journée d’audience a permis de planter le décor. Cédric Chaillot dès sa première prise de parole a plaidé son innocence. Ses avocats, à l’occasion de l’audition du policier qui a mené l’enquête, ont tenu à montrer que le sort de leur client a été scellé dès le départ de l’affaire. Ils ont mis l’officier en difficulté évoquant quelques faiblesses de l'enquête en pointant du doigt des expertises de téléphone ou balistiques non effectuées.

Pour eux, les manquements les plus graves consistent en des fuites de photos d’enquête sur les réseaux sociaux. Des événements qui selon la défense auraient orienté l’enquête jusqu’à sa détention, et même ce procès. Maître Arneton avocat de Cédric Chaillot dénonçant le fait que son client soit qualifié d’ennemi public numéro 1.

Pourtant, avant les prises de parole, la lecture de l'ordonnance de mise en accusation n'a guère été flatteuse pour Cédric Chaillot. Dès son interpellation, l'homme qui aura 38 ans durant son procès (34 au moment des faits) a reconnu avoir ouvert le feu ce soir de grandes vacances après une soirée au cours de laquelle tous les protagonistes de ce drame étaient sous l'emprise de l'alcool et pour certains de stupéfiants.

Des témoignages à décharge

Dans l’après midi, la cour a entendu les premiers témoins directs de cet homicide. Le premier témoin, l'agent de sécurité du Maximus, a évoqué l'accusé principal comme un client respectueux de l'établissement. "Quand je lui demandais de rentrer sa chaîne [à l'entrée de l'établissement, ndlr] il le faisait", a-t-il déclaré.

A la barre, ce professionnel de la sécurité qui est intervenu au début de l'altercation dit se souvenir de deux coups de feu. Face aux jurés et à la cour, il indique néanmoins ne pas pouvoir identifier le tireur. 

Deux autres témoins ont ensuite été appelés à la barre. Des témoins incarcérés pour d'autres affaires qui connaissaient Cédric Chaillot, le principal accusé.

Le premier, qui considère l'accusé comme un grand frère assure au tribunal que ce n'est pas lui qui a tiré les coups de feu mortels. Troisième témoin de l'après-midi : une jeune femme, connaissance elle aussi de Cédric Chaillot, qui assure avoir entendu plus de deux coups de feu. Pour elle, Cédric Chaillot a bien tiré mais au sol. Il n'aurait ainsi pas pu blesser mortellement Daniel Duville.

Durant les auditions préliminaires, les enquêteurs avaient noté l'intention des proches de Cédric Chaillot de minimiser son rôle dans ce drame.

La douleur d'une mère

Dans la salle, la mère de Daniel Duville a difficilement vécu cette première journée de procès. Vêtue de noir, Yolande Duville a dû entendre les deux accusés clamer leur innocence.

C'était difficile. Je ne voulais pas venir parce que ça reproduit toutes les douleurs que j'ai en moi. Toute ma famille et moi nous sommes en souffrance toujours. Mon fils était quelqu'un de bien. Il ne faisait pas n'importe quoi. Il a un petit garçon et une fille qui ne vont pas bien sans leur papa. Et ce que je vois dans ce procès c'est qu'il y a beaucoup de mensonges. Ils ont en train de mentir pour sauver leur vie

Le procès reprend ce mardi matin avec d’autres auditions et expertises au cœur de cette affaire qui avait défrayé la chronique.


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