Affaire chlordécone : les parties civiles redoutent un non-lieu

Par 20/01/2021 - 15:28 • Mis à jour le 20/01/2021 - 19:20

Les parties civiles entendues en Martinique aujourd’hui mercredi 20 janvier dans la plainte pénale pour empoisonnement au chlordécone redoutent un non-lieu. Des preuves ont notamment disparu du dossier.

    Affaire chlordécone : les parties civiles redoutent un non-lieu
Rosalie Gachette, présidente de l'Assaupamar, explique la teneur des auditions aux militants venus soutenir l'action ©JD / RCI Martinique

C'est une affaire qui se poursuit depuis plusieurs années : la plainte pour empoisonnement par le chlordécone, déposée il y a maintenant 14 ans.

Les parties civiles étaient auditionnées ce matin mercredi 20 janvier en visioconférence par deux magistrats du parquet de Paris. L’Assaupamar, l’AMSES et Pour une écologie urbaine ont répondu aux différentes questions des juges lors d'une audition qui aura duré 5 heures.

Disparition de preuves et possible prescription

Mais les associations ont surtout appris que certaines preuves du dossier avaient disparu. Des bordereaux de dédouanement prouvant l’acheminement en 2005 du pesticide en Martinique demeurent notamment introuvables.

D'autre part, les juges ont aussi évoqué la prescription de l’action en justice. 

Pascal Tourbillon, représentant de l'Assaupamar, s'indigne de la lenteur administrative pour traiter l'affaire alors que la plainte elle-même a été déposée il y a 14 ans : 

Cela fait 14 ans qu'on a déposé plainte, et on nous dit maintenant qu'il y a prescription, mais cette lenteur n'est pas de notre fait

Les associations continuent leur combat

L'Assaupamar est prête à aller plus loin et à épuiser tous les recours judiciaires possibles, en plus de cette plainte pénale, si celle-ci n'aboutit pas à un procès. 

Louis Boutrin, l'avocat pour l'association Pour une écologie urbaine, lui, a une autre lecture : il dénonce la prescription et demande que l'instruction soit close au plus vite afin que la justice puisse procéder aux mises en examen. Selon lui, la justice a aujourd'hui suffisamment d'éléments pour le faire.

Les associations guadeloupénnes seront quant à elles entendues par les magistrats demain jeudi 21 janvier. 

A la suite de ces auditions, ces derniers devront prendre une décision : celle du non-lieu, ou des mises en examens pour initier un procès.

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