30 mois de prison ferme pour avoir percuté un boulanger au Vauclin

Par 11/08/2023 - 12:55 • Mis à jour le 11/08/2023 - 18:11

Les juges des comparutions immédiates ont condamné hier (jeudi 10 août) un homme d’une quarantaine d’années pour des violences volontaires avec arme (sa voiture) à l’encontre d’un boulanger de 67 ans du Vauclin, à qui il reprochait un « sandwich rassis ».

    30 mois de prison ferme pour avoir percuté un boulanger au Vauclin
Tribunal, comparutions immédiates.

À la barre des comparutions immédiates, l’homme explique « avoir été pris de panique » et avoir été dépassé. Mardi 8 août, aux environs de 10h, après s’être présenté dans une boulangerie du Vauclin, il était revenu, son sandwich en main, prétextant un produit vendu avec du pain rassis.

Après une première dispute avec une employée, le client mécontent a obtenu son remboursement. Le boulanger, pour sa part, n’a pas apprécié les critiques formulées par le prévenu sur ses préparations. S’en est suivie une altercation verbale à l’extérieur du parking. Le boulanger se disant menacé a sorti un coutelas de son véhicule.

Le client virulent, pour sa part, est monté dans son véhicule et a volontairement percuté le boulanger, qui a chuté de l’autre côté du parking.

« Je n’ai pas réfléchi quand tout ça s’est passé », témoigne le prévenu. « Mais, très vite, j’ai réalisé que j’avais été trop loin ». La présidente donne la parole au boulanger et rappelle, qu’initialement, les poursuites portaient sur une tentative d’homicide.

« Un miraculé »

La victime présente 10 jours d’incapacité de travail (ITT). « Vous êtes peu un miraculé », décrit-elle. « Si je n’avais pas eu le réflexe de sauter sur le côté, ça aurait été pire. Il m’a quand même attrapé », soutient-il, évoquant ses blessures et « un état de choc ».

A la barre, le mis en cause dit regretter son geste. Pour sa défense, ce père de famille explique avoir enchainé les galères depuis la séparation avec son ex-compagne.

Dans ses réquisitions, le procureur de la République de Fort-de-France qualifie le mobile initial de « ridicule » et demande une peine de 36 mois de prison, avec maintien en détention.

Le tribunal va un peu en-deça. Le prévenu est condamné à 30 mois de prison ferme, avec une interdiction de porter une arme. Il écope également d’une provision de 3000 euros, ainsi qu’une expertise pour le prévenu.

Me Camille Célénice, avocat du boulanger, explique que son client est encore traumatisé.

On a quelqu’un qui a ses orteils qui lui empêchent de tenir debout. Il a un œil qui cire en permanence. Il a perdu le sommeil et l’appétit. Il a eu l’impression d’une mort imminente et a vu sa vie défiler. L’auteur des faits a foncé sur lui, s’il y avait eu un mur, il l’aurait écrasé contre le mur 

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