Vigilance sécheresse : « En termes de cumul des pluies, mars est assez déficitaire »

Par 15/04/2025 - 14:11

En Martinique, la vigilance sécheresse a été déclenchée la semaine dernière par le préfet. Selon Jean-Noël Degrace, ingénieur météorologue, cela s’explique par « un mois de mars pas assez pluvieux et le niveau des rivières descendu assez bas ».

    Vigilance sécheresse : « En termes de cumul des pluies, mars est assez déficitaire »
Le niveau des rivières est descendu assez bas. (Photo d'archives)

La Martinique est placée en vigilance sécheresse depuis la semaine dernière.

Une décision prise par le préfet face à la baisse du niveau des rivières et à la diminution de la ressource.

Les quelques pluies qui nous intéressent de temps à autre sont trompeuses.

Si le début de l’année a été plutôt pluvieux, le mois de mars a été beaucoup plus sec.

Résultat : aujourd’hui, le Carême est bien installé et chacun est appelé à utiliser l’eau potable avec parcimonie.

« Entre 20, 30 et jusqu'à 50 % de déficit »

Les explications de Jean-Noël Degrace, ingénieur météorologue :

C'est vrai qu'on avait commencé en début d'année, janvier et février, avec des mois très excédentaires en pluie, surtout le mois de février. On était toujours dans un phénomène la Niña. Et en général, quand on a un phénomène la Niña, on a un Carême davantage pluvieux. Là, on était en fin de la Niña, mais aussi avec des températures de l'océan plus chaudes que d'habitude. Donc plus d'évaporation et avec d'autres phénomènes qui ont fait que janvier, février ont été très pluvieux. C'est marrant parce que la population a resté sur le fait que le mois de mars avait été aussi pluvieux. Mais, c'est faux. En fait, il y a eu souvent des petites gouttes, quasiment presque tous les jours, mais en termes de cumul des pluies, mars était assez déficitaire. On est entre 20, 30 et jusqu'à 50 % de déficit sur quasiment l'ensemble de la Martinique. Et ce qu'il faut bien voir, c'est que ce déficit, il se traduit vite par un déficit aussi en eau dans les cours d'eau.

Jean-Noël Degrace explique pourquoi :

Les cours d'eau ne sont pas capables, bien évidemment, de retenir les excédents de pluie qu'il y a eu en janvier, février. Et donc, toute cette eau a déjà coulé vers la mer. Et le mois de mars, n'ayant pas été assez pluvieux, le niveau des rivières est descendu assez bas. Parce qu'aussi, on est revenu avec quelque chose de plus neutre en termes de El Niño, La Niña. Et parce que le mois de mars, c'est aussi, on le rappelle, le mois qui, statistiquement, donc climatologiquement, est le plus sec de l'année.


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