Comment sanctionner les automobilistes circulant avec des vitres sur-teintées ?

Par 05/12/2016 - 16:36 • Mis à jour le 18/06/2019 - 15:17

L'entrée en vigueur de la loi sur les vitres sur-teintées à partir du 1er janvier prochain soulève un débat inattendu chez les professionnels comme chez les forces de l'ordre. En effet, comment distinguer les vitres qui ne sont pas conformes à la règlementation ? En l'absence de la technologie nécessaire les contrôles se feront à l'appréciation des policiers et des gendarmes.

    Comment sanctionner les automobilistes circulant avec des vitres sur-teintées ?
Conduire sa voiture avec ses phares xénon et ses vitres teintées c'est bientôt fini. Dès le 1er Janvier 2017, tous ceux qui circuleront avec un véhicule ne laissant pas passer au moins 70% de lumière pourront se voir infliger une amende de 135 euros et un retrait de 3 points sur leurs permis de conduire. C’est en tout cas ce que préconise le décret en date du 13 Avril 2016.

Et ce sont les centres de contrôle technique qui auront désormais ce point supplémentaire à vérifier. Mais pour ces professionnels, si la règle est précise sur le papier, dans la réalité elle l’est beaucoup moins. "Là où c'est un peu flou c'est que nous devons vérifier que les vitres teintés respectent la législation de 70% mais il n'existe aucun appareil que nous devrions avoir dans les centres pour contrôler. Nous aurions tous préféré avoir un instrument de mesure. Du fait que ce ne soit pas imposé nous ne pouvons pas l'intégrer dans le centre de contrôle technique", explique Antonny Coppet, gérant d’un centre de contrôle technique à Fort de France.


Des zones d’ombres subsistent à d’autres niveaux. Les forces de l’ordre ne seront-elles non plus pas équipées d’appareils permettant de mesurer le TLV, taux de transmission de lumière visible légal. Elles pourront pourtant bien procéder à une verbalisation s’il y a lieu. L’infraction ou non sera donc laissée à leur propre appréciation, à l’œil nu, au risque de verbaliser à tort.

Pour les professionnels dont l’activité repose essentiellement sur la pose de films solaires, cette nouvelle législation soulève des inquiétudes. Mais c’est surtout son utilité qui semble être remise en question. "La règlementation en France ne peut pas être la règlementation en Martinique. Nous avons un soleil chaud nous devrions avoir une tolérance pour les Antilles", argumente Maryse Chanteur, gérante d’une société spécialisée en films solaires.

Et à moins d'un mois de sa mise en œuvre, tout n’est pas vraiment clair sur cette nouvelle règlementation. Reste à voir comment elle sera concrètement appliquée...sur le terrain.

Sandrine Claude
Edition : Karl Lorand