Quatre homicides depuis le début de l’année, la violence gagne du terrain en Martinique
Le meurtre d’un jeune homme à Fort-de-France hier (15 février) continue de susciter des réactions. Pour le syndicat Alliance Police Nationale il faut plus de moyens pour faire face à cette spirale de violence en Martinique, où quatre personnes ont déjà été tuées depuis le début de l’année.
Le bilan des homicides s’alourdit sur notre territoire, où on recense déjà quatre tués par armes à feu depuis le début de l’année.
Hier (samedi 15 février) encore, un jeune homme est mort après avoir reçu plusieurs balles sur la route de Balata, à Fort-de-France.
Sur les lieux du drame, l’émotion était grande.
Les techniciens de l'identification judiciaire ont procédé sur place aux premières constatations et aux relevés d'indices devant la famille et les proches remplis de tristesse et d’incompréhension.
Les voisins étaient sous le choc après avoir entendu les multiples tirs.
C’est le bruit qui m’a réveillé, j’ai tout de suite appelé la police. C’est un jeune de 23 ans et il venait de fêter son anniversaire. C’est très choquant. C’est encore plus choquant pour sa mère qui a appris que son fils a été criblé de balles dans sa voiture. Ça me fait de la peine pour elle. Je l’ai vue avec le frère du gars.
Je ne suis pas bien. On ne s’y attend pas. On pense que ça arrive ailleurs et ça se passe à côté de chez soi. C’est inquiétant. J’ai entendu les coups de feu. C’était effroyable. Je n’arrive pas à trouver les mots. Tout le monde a entendu. On aurait pu penser qu’on était dans un film.
Le ou les auteurs des coups de feu seraient toujours en fuite.
L’enquête, confiée à la division des investigations spécialisées de la direction de la police nationale, est en cours.
« Abonder en moyens matériels et humains »
Ces faits de violence répétitifs nécessitent de réfléchir à une stratégie globale sur la question, mais surtout de renforcer les moyens tant sur le plan humain que matériel selon Thierry Baucelin, secrétaire territorial d’Alliance Police Nationale CFE-CGC :
Il y a des mesures qui sont annoncées par le ministère de l'Intérieur, maintenant entre les annonces et la mise en place, il y a des délais légaux. Il faut se pencher sur les problématiques directement liées à l'insécurité en Martinique, mais il faut voir ça dans une approche globale, sociétale. Une approche aussi peut-être économique et d'aménagement du territoire. Il y a des problématiques qu'il faut régler et qui peuvent sans doute expliquer en partie cette espèce de violence qui se dégage de beaucoup de personnes ici. Il faut quand même aussi bien avoir conscience de la topographie de la Martinique. C'est une île, donc il faut sans doute abonder en moyens matériels et humains tous ceux qui concourent à la sécurité du département : police, douanes, gendarmerie, gendarmerie maritime, mais aussi la Marine nationale.
« Revoir la prévention »
Ces faits de violence répétitifs peuvent découler de plusieurs facteurs selon Thierry Baucelin :
Il y a la situation économique, il y a un certain nombre d'événements qui font qu'on a l'impression d'une anxiété. Il y a une nervosité généralisée. Les gens sont dans une forme d'agressivité. C'est vrai qu'on a cette impression-là. Maintenant, vous savez, le problème ne sera jamais résolu par des solutions police-justice uniquement. Il y a aussi des mesures éducatives à prendre, des accompagnements à la parentalité à renforcer et sans doute faut-il revoir la prévention.
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