Hervé Pinto placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de se rendre au quartier Clouette
Suivant la requête du parquet de Fort-de-France, Hervé Pinto a été placé sous contrôle judiciaire ce jeudi soir (7 mars) par le juge des libertés et de la détention. Il a été entendu au sujet de trois affaires au cours de sa garde à vue qui a duré un peu plus de 24 heures.
Hervé Pinto n'a pas le droit de se rendre au lotissement du Hameau de la Pagerie au quartier Clouette. Il s'agit d'une des conditions de son contrôle judiciaire prononcé au terme de sa garde à vue puis de sa présentation au parquet de Fort-de-France ce jeudi soir.
Le juge des libertés et de la détention qui a pris cette décision l'a assortie d'une interdiction de quitter la Martinique, de porter une arme et d'entrer en contact avec ses victimes. En revanche, le JLD n'a pas retenu les réquisitions demandant qu'Hervé Pinto pointe une fois par semaine à la gendarmerie, ni l'interdiction qu'il participe à une manifestation sur la voie publique à Fort-de-France et aux Trois-Îlets.
Des faits de harcèlement
Les victimes en question sont notamment les habitants du lotissement dont Hervé Pinto revendique être l'héritier spolié des terres sur lequel il a été bâti. Les résidents ont porté plainte contre lui pour des faits de menaces, d'intimidations ou encore de harcèlement. Des actes qui ont eu des conséquences sur la santé de certains puisqu'ils ont fait valoir des interruptions temporaires de travail supérieures à 8 jours.
Clarisse Taron, procureure de la République de Fort-de-France, précise les faits qui sont reprochés à Hervé Pinto
La première affaire concerne des faits que le parquet qualifie de harcèlement à l'encontre des habitants du lotissement où se passent les faits. C'est une qualification qu'on a choisi pour recouvrir tous ces comportements de menaces, d'insultes, de bruits, de pressions qu'il a exercés sur les habitants. Nous avons plusieurs victimes pour des faits qui vont de décembre à mi-janvier
Une source proche du dossier indiquait hier que plus de 70 plaintes avaient été déposées à l'encontre d'Hervé Pinto au cours des derniers mois.
Deux autres affaires sont reprochées à Hervé Pinto.
Le parquet a révélé ce jeudi soir que, lors de son arrestation, il était porteur d'une bombe lacrymogène, une arme de catégorie D. Ce port d'arme fait l'objet d'une nouvelle poursuite par le parquet.
Enregistrement et diffusion sur les réseaux
Hervé Pinto a enfin été entendu par le parquet au sujet d'une plainte d'un agent d'accueil d'un média. Il avait, à l'époque, enregistré un appel téléphonique à l'insu de son interlocuteur. Il l'avait ensuite diffusé sur les réseaux sociaux, en l'accompagnant de propos insultants et en mettant en cause la probité de son interlocutrice.
Nous cherchions à l'entendre depuis des semaines. Il ne venait pas aux convocations. Il me semblait pourtant que tout le monde avait l'air de savoir où se trouvait monsieur Pinto en Martinique. Nous avons profité de sa présence sur le parking pour l'interpeller. Cela a été fait après l'émission puisque la liberté d'information est importante
Des faits contestés
Le parquet a justifié l'intervention rapide du GIGN pour éviter des troubles.
On sait que monsieur Pinto a des soutiens et qu'on a quand même très vite des troubles. Je ne décide pas de la manière dont la gendarmerie engage des troupes mais je pense qu'il est utile dans ce genre d'affaires de faire vite. C'est vrai qu'ils étaient cagoulés et que monsieur Pinto a évoqué devant ma collègue ne pas être sûr qu'il était interpellé par les gendarmes et qu'il craignait une agression. Néanmoins, dans la vidéo, il dit aux gendarmes qu'il sait qu'ils travaillent pour la procureure, en me taxant de propos pas très élogieux
En tentant d'échapper aux gendarmes, Hervé Pinto a été légèrement blessé. Il a été vu par un médecin jeudi matin qui a estimé que son état de santé n'était pas incompatible avec la garde à vue.
Pour les faits de harcèlement et une affaire précédente de violences, Hervé Pinto devrait être jugé par le tribunal correctionnel de Fort-de-France le 19 juin prochain.
Interrogé à l'issue de l'audience devant le juge des libertés et de la détention, Me Dominique Monotuka, l'avocat du mis en cause, indique que son client conteste l'ensemble des faits qui lui sont reprochés. Il dénonce également la légalité de l'interpellation ainsi que les conditions de celle-ci.
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