Emoi au CHU de Martinique après l'agression du directeur du CHU de Guadeloupe

Les agressions dont ont été victimes Gérard Cotellon, directeur du CHU de Guadeloupe et Cédric Zolezzi, son adjoint, sont une étape supplémentaire dans le climat de violence qui entoure les hôpitaux publics aux Antilles.

Depuis l'annonce de l'obligation vaccinale pour les soignants, les actes malveillants, les insultes, les intimidations, les menaces de mort se sont multipliés à l'encontre des dirigeants des CHU de Guadeloupe et de Martinique.

Hier soir, malgré la présence de la police pour les escorter, le directeur et son adjoint ont reçu des coups, des jets d'urine, leurs vêtements ont été arrachés.

Des actes que condamne bien évidemment la direction du CHU de Martinique. Une direction qui parle aussi d'effroi. "Ma première réaction est une réaction d'effroi mais aussi de solidarité vis à vis de nos deux collègues qui ont été pris à partie par des manifestants sur leur lieu de travail", a réagi Stéphane Berniac, directeur adjoint du CHU de Martinique.

"Ce sont deux collègues directeurs qui exercent leur métier et leur fonction dans des conditions difficiles depuis plusieurs mois", poursuit-il.

Plus largement, cette agression pose la question de la sécurité des directeurs d'hôpitaux dans nos régions.

"Il y a un sentiment de grande difficulté et d'insécurité par rapport à ce qui arrive aux collègues", estime Stéphane Berniac.

Se pose aussi les difficultés de recrutement de profils compétents et qualifiés à ces postes dans nos territoires. "Sur les profils de poste de directeurs, on voit qu'il y a de plus en plus d'Antillais qui passent ces concours, qui accèdent à ces fonctions sans forcément qu'ils souhaitent exercer dans leurs pays", a observé le cadre dirigeant du CHUM.

"Ils se questionnent sur l'ambiance qu'il y a dans nos institutions alors que le CHU de la Guadeloupe a un beau projet avec un nouvel établissement, le CHU de la Martinique est en train de se moderniser considérablement grâce aux fonds européens", souligne-t-il.

"Pourtant on voit que les relations sont tout aussi tendues que l'on vienne du sérail ou de l'extérieur", déplore-t-il.