Dillon : l'une des deux victimes avait déjà été blessée dans une fusillade au carnaval

Par 16/06/2023 - 13:11 • Mis à jour le 17/06/2023 - 14:42

La fusillade qui a éclaté hier soir à Dillon a toutes les caractéristiques d'une exécution en règle. Dans le quartier, l'émotion est vive. La mère d'une des victimes a accordé un témoignage exclusif à RCI.

    Dillon : l'une des deux victimes avait déjà été blessée dans une fusillade au carnaval
Fusillade à Cité Dillon.

Jean-Thomas avait 28 ans et était papa d’un petit garçon. Ce passionné de natation habitait au quartier Volga. En février dernier, le lundi gras, il avait déjà été blessé par balles à Dillon. Hier soir, il a de nouveau été pris pour cible dans ce même quartier. Cette fois-ci les tirs lui ont été fatals.

Jean-Thomas.

Nadège, sa maman, est très affectée par cette issue dramatique. "J'ai appris la nouvelle, j'étais au restaurant avec des collègues", raconte-t-elle. "J'ai essayé de l'appeler mais son portable était sur messagerie", poursuit-elle. "C'est très, très, très tragique. C'est mon fils et il est né le même jour que moi. C'est un peu mon double", se désole Nadège.

Après sa blessure par balle durant le carnaval, Jean-Thomas avait "arrêté de bouger" selon sa mère. "Il était à la maison. Il avait même repris la natation tous les matins", assure Nadège.

Ecoutez Le témoignage de Nadège :

Un tireur armé d'un pistolet automatique

Ce vendredi matin, l'artère principale de Dillon était toujours agitée par les faits de la veille. Sur place, les techniciens de la police scientifique continuaient à procéder aux relevés nécessaires à l'enquête. Des investigations qui ont été confiées à la brigade criminelle d'investigations spécialisées de la police judiciaire.

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Si les enquêteurs et la justice refusent de s'exprimer sur cette affaire, il semble selon plusieurs témoignages que ce double homicide soit l'oeuvre d'un seul homme. Le tireur aurait fait usage d'un pistolet automatique pour abattre ses deux victimes. Pour rappel, ses tirs nourris ont également fait trois blessés.

Il pourrait s'agir d'un règlement de compte. Depuis ce matin, les policiers multiplient les auditions pour tenter d'éclaircir le mobile exact de ce double assassinat. Aucune interpellation n'a eu lieu pour le moment

Quartier traumatisé

Chez les habitants de Dillon, l'heure est à la résignation et à la crainte. "C'est triste. Je ne comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi il y a tant d'armes qui circulent. C'est ça que je ne comprends pas. Pourquoi il y a tant de personnes armées ici ? Tout le monde a peur. Moi, je ne sors plus le soir", se plaint une riveraine.

Lorsqu'elle a entendu les coups de feu hier soir, elle n'a pas tout de suite compris qu'il s'agissait d'une fusillade.

"Je m'apprêtais à aller au lit. Il était un peu avant 21 heures. J'ai entendu ça. Je me suis dit « Non, ça doit être des motos ». Et comme je n'ai pas entendu la sirène ni de la police, ni du SAMU, ni rien du tout, je me suis dit « Bon, c'est pas grave ». Et puis ce matin, aux informations de 5h00, j'entends qu'il y avait une fusillade. Je me suis dit « C'était bien ça, c'était une fusillade ». Deux morts, ça fait beaucoup", raconte-t-elle.

Ce vendredi, la municipalité de Fort-de-France a demandé des moyens supplémentaires à l'Etat pour lutter contre la violence armée qui ne cesse de croître en Martinique.

16 homicides ont été commis depuis le début de l'année en Martinique, selon le dernier décompte de la préfecture, dont 11 en zone police (Fort-de-France et Lamentin). À la même date l'année dernière, on dénombrait 12 homicides sur le territoire martiniquais.

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