Didier Laguerre : « pénétrer dans un appartement et abattre des gens froidement, cela ne correspond pas à nos valeurs »
Après les tirs à l’arme automatique qui ont fait deux morts et trois blessés par balles, la Ville de Fort-de-France a mis en place une cellule de crise. Didier Laguerre, le maire, est revenu ce mardi (5 novembre) sur ces faits ayant touché des enfants, mais aussi plus largement sur la grande délinquance et la circulation des armes qui gangrènent la Martinique.
Une nouvelle scène de violences insoutenable. Dimanche soir, un peu avant 22 heures, plusieurs individus ont fait feu dans une résidence de la Zac de Rivière-Roche. Le bilan est très lourd : deux morts de 15 et 18 ans et trois enfants blessés par balles.
Une cellule de crise a été mise en place par la mairie avec le bailleur social Ozanam pour soutenir les familles et le voisinage, extrêmement choqué, indique, ce mardi soir, Didier Laguerre.
Une cellule d’écoute, d’accompagnement psychologique avec les services de la ville, les élus du secteur mais aussi avec les professionnels du Samu et de la prise en charge psychologique pour aider toutes ces personnes à traverser ce moment difficile. C’est un crime odieux qui a été perpétré.
Le maire de la Ville de Fort-de-France compte écrire aux membres du gouvernement pour connaître les actions entreprises par l’Etat, au sujet de la circulation des armes.
Une fois de plus, ces faits sont la manifestation d’une grande violence qui a lieu sur le territoire de la Martinique liée au trafic d’arme. Le trafic de stupéfiants est aussi une réalité en Martinique malgré les interpellations, les demandes adressées à l’Etat français, car c’est une compétence régalienne d’assurer la sécurité des personnes. Je ne parle pas du maintien de l’ordre public mais bien de la sécurité des Martiniquais et des Martiniquaises au quotidien. Ils ont le droit d’évoluer chez eux, de travailler, de se déplacer, sans risquer d’être la victime d’actes hyper violents perpétrés par des armes à feu.
La délinquance, l'affaire de tous, pour le maire de Fort-de-France
Mais, au-delà des actions de l’État, cette question de la grande délinquance doit interpeller l’ensemble des Martiniquais, assure Didier Laguerre.
Il faut que l’État prenne ses responsabilités mais que nous aussi, Martiniquais et Martiniquaises, prenions conscience qu’il y a un problème de délinquance dans notre pays et qu’il y a quelque chose à faire. Le combat pour la vie chère, pour qu’on puisse manger dignement est un combat légitime. Et ben, le combat pour que l’on puisse vivre en toute sécurité chez nous est un combat tout aussi légitime et qui appelle une prise de conscience à la fois collective et individuelle de tous les Martiniquais. Tuer des gens, pénétrer dans un appartement et abattre des gens froidement, cela ne correspond pas à nos valeurs de solidarité, de respect, de tolérance, de dialogue, de respect de la vie d’autrui.
Le premier magistrat de la ville de Fort-de-France rappelle que ce type de faits est loin d’être une première sur le territoire.
Ça a été le cas par le passé. En 2019. Une mère de famille qui portait son enfant à Volga-Plage a été tuée par des événements violents liés à des armes à feu. En août, nous avions une marche blanche pour accompagner une famille et dire non à cette violence. Un enfant de 5 ans a perdu la vie.
Pour Didier Laguerre, le phénomène qui ne touche pas uniquement les quartiers de Fort-de-France est l’affaire de tous.
Est-ce que l’on veut laisser une société à nos enfants et nos petits-enfants où c’est la violence qui a force de loi et la criminalité qui règle nos rapports entre individus. On a aussi une violence intrafamiliale qui prend des proportions importantes. On a aussi des épisodes qui se manifestent par armes à feu
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