Deux hommes et une femme mis en examen pour proxénétisme aggravé à l'encontre d'une dizaine de femmes

Par 15/01/2021 - 13:03 • Mis à jour le 16/01/2021 - 07:20

Un couple et une connaissance sont mis en examen pour des faits de proxénétisme aggravé. Deux jeunes filles ont dénoncé des faits similaires de chantage et viol pour les forcer à se prostituer.

    Deux hommes et une femme mis en examen pour proxénétisme aggravé à l'encontre d'une dizaine de femmes

L'affaire a début au mois de juillet dernier, lorsqu'une jeune fille âgée de 19 ans s’est présentée à la gendarmerie du Vauclin pour déposer plainte à la suite de la publication sur les réseaux sociaux d’une photographie pornographique la représentant.

Elle révélait à cette occasion avoir été victime de faits de proxénétisme aggravé ainsi que de faits de viol, à compter de la fin de l’année 2017 et jusque 2019, entre ses 17 et ses 19 ans.

Elle expliquait avoir rencontré un couple sur les réseaux sociaux en 2017, avoir accepté de poser avec de la lingerie érotique, puis s’être prostituée par la suite à la demande du couple, et sous la menace voilée de diffusion des photographies prises.

La victime indiquait que les faits se déroulaient soit dans un hôtel, soit en plein air, soit chez une connaissance du couple.

C’est ce couple qui récupérait l’argent des clients et elle était elle-même rémunérée à raison de 100 euros par nuit. Elle pouvait avoir parfois une dizaine de clients par nuit. Elle précisait avoir été une fois violée par l’homme du couple.

Une autre jeune fille dénonçait des faits identiques.

Quarante clients entendus

Les investigations minutieuses, menées très rapidement par la brigade de recherches de la gendarmerie du Marin, ont permis d’identifier les auteurs présumés de cette affaire et de réunir des éléments permettant d’étayer les dénonciations.  

Une quarantaine de clients ont pu être entendus.

Le 5 janvier dernier, une importante opération de police judiciaire ayant mobilisé une trentaine d’enquêteurs a permis d’interpeller le couple mis en cause, ainsi qu’une connaissance de ce dernier, qui recevait à son domicile clients et prostitués.

Les perquisitions ont permis notamment de mettre en évidence que cette connaissance du couple avait organisé le rez-de-chaussée de son habitation pour y installer trois box équipés d’un lit.

Un coffre-fort, d’une valeur de 8000€, une compteuse à billets, des munitions, sept smartphones, deux véhicules et des bijoux ont notamment pu être saisis au domicile du couple.

Du matériel informatique a également été saisi. Des tous premiers éléments ainsi exploités, il pourrait apparaître que les femmes qui se livraient à la prostitution dans le cadre de ce réseau dépassaient sensiblement la dizaine.

Trois individus poursuivis

A l’issue de leur garde à vue prolongée, les trois individus ont été présentés à un magistrat instructeur vendredi dernier (8 janvier). Ils ont été mis en examen des chefs notamment de proxénétisme aggravé,  du fait en particulier de la minorité d’une partie des victimes, et d’association de malfaiteurs.

L’un d’entre eux a également été mis en examen du chef de viol aggravé par le fait que la victime se livrait à la prostitution.

A l’issue de leur mise en examen, les trois individus ont été placés en détention provisoire.

Les deux premiers encourent une peine de 10 ans d’emprisonnement ; celui mis en examen également du chef de viol aggravé encourt une peine de 20 années de réclusion criminelle.

Les auteurs présumés (deux hommes et une femme) sont âgés de 24, 28 et 44 ans. Deux d’entre eux comptaient une condamnation sur leur casier judiciaire.

Les investigations se poursuivent afin de préciser l’étendue exacte de ce réseau de prostitution.

Une affaire majeure pour le procureur

Le procureur de la République tient à souligner l’engagement qui a été celui des enquêteurs de la compagnie de gendarmerie du Marin pour traiter efficacement et rapidement cette affaire.

"Surtout, cette affaire doit être l’occasion de rappeler une nouvelle fois les dangers que peut représenter un usage incontrôlé des réseaux sociaux qui peut ainsi être le vecteur de diffusion d’écrits ou d’images destructeurs pour ceux qui en sont les victimes", écrit Renaud Gaudeul.

Ils peuvent également favoriser la commission de faits particulièrement graves, comme c’est le cas ici avec ces faits de proxénétisme qui paraissent à ce stade avoir été mis à jour. Il doit être souligné que les victimes de ces faits, parfois très jeunes, sont issus de tous milieux sociaux, des plus favorisés aux plus défavorisés.

Il doit être rappelé que la personne qui se livre à la prostitution ne commet aucun acte puni par la loi et ne doit par conséquent jamais hésiter à dénoncer les faits dont elle est victime. Elle ne doit jamais hésiter à franchir les portes des commissariats et brigades de gendarmerie.

Les clients commettent quant à eux une infraction, celle de recours à la prostitution. Ils encourent une peine de 1500 euros d’amende (3750€ en cas de récidive).

Lorsque la victime est mineure, ou une personne vulnérable, ils encourent une peine de 3 ans d’emprisonnement et même d’avantage dans certains cas et notamment si les faits ont été commis à l’encontre de plusieurs personnes.

Le proxénétisme est quant à lui puni d’une peine de 7 ans d’emprisonnement, de 10 ans d’emprisonnement lorsqu’il y a des circonstances aggravantes, telle que la minorité des victimes, une pluralité de victimes, etc.


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