Deux homicides dans le Nord en 24 heures, 100 gendarmes déployés sur le terrain
Dans le Nord Atlantique, l'émotion est forte après les deux meurtres qui ont eu lieu dans le secteur ces dernières 24 heures. Gendarmes, municipalité et collectivités sont mobilisés pour rassurer la population.
Le meurtre de Grand Rivière ce jeudi soir (12 mai 2022) est le huitième depuis le début de l’année, le quatrième en zone gendarmerie. Il s’agit du troisième homicide par arme à feu en quelques jours à peine, après celui du Marigot, mercredi soir où un homme de 38 ans avait été tué d’une balle dans la tête. Jeudi dernier à Fort-de-France, au quartier Jambette Beauséjour, un homme d'origine sainte-lucienne avait été retrouvé mort avec des traces de coups sur le corps et un impact de balle à la tête.
Par ailleurs, une autre tentative de braquage à main armée est survenue à Tartane cette semaine, à la veille du meurtre au Marigot. Face à ces agressions, la gendarmerie déploie dès aujourd’hui un escadron dans le nord de l’île. 100 militaires et 30 volontaires se rendent sur place pour tenter de retrouver les agresseurs, et rassurer la population.
Le général William Vaquette, commandant de la gendarmerie en Martinique, explique comment ses hommes vont se déployer sur le terrain
L'enquête relève du procureur de la République, de l'autorité judiciaire. Donc je ne souhaite pas m'exprimer sur les moyens que nous mettons en œuvre parce que les malfaiteurs m'écoutent. Et je ne souhaite pas qu'ils sachent ce que je vais mettre en place. En revanche, ce que je souhaite, c'est m'adresser à la population et leur dire que la gendarmerie est là pour les protéger, les rassurer. C'est la raison pour laquelle j'envoie aujourd'hui 100 militaires de la gendarmerie pour protéger le Nord-Est de l'île, c'est à dire là où le phénomène se reproduit. Toutes les nuits, il y aura des militaires d'active. Mais également j'engage la réserve opérationnelle qui est constituée de militaires qui connaissent parfaitement le territoire.
Et de préciser :
Il faut empêcher que de telles agressions se reproduisent cette nuit. Le dispositif est à la fois terrestre mais également aérien puisque nous engageons les moyens aériens de la gendarmerie. Tant que nous n'avons pas interpellé les auteurs, que la population est en danger, les gendarmes seront mobilisés sur cette opération.
Cellule de crise à Grand Rivière
À Grand Rivière, l'émotion était toujours palpable quelques heures après le meurtre d'Olivier, 47 ans, un habitant sans histoire. "C'était mon ami. C'était un homme très fiable qui rendait à tout le monde des services", témoigne un voisin qui préfère garder l'anonymat.
"J'étais en train de dormir et brusquement j'ai entendu une porte se briser. Après j'ai entendu qu'on lui demandait où était l'or. Il a répondu qu'il n'en avait pas. Les agresseurs l'ont frappé au visage avant de lui tirer dessus", raconte ce même voisin.
Choqués, les habitants de la petite résidence où vivait la victime pourront être encadrés par une cellule de soutien psychologique. Ce sont les services de la CTM et de la municipalité qui prennent en charge ce dispositif.
Jean-Luc Guizome, en charge de la communication de la ville de Grand Rivière
On va mettre en place une grande écoute pour aider les gens à ne pas rentrer dans une panique généralisée. C'est un homme de la commune qu'on connaît très bien. Qui n'a pas de problèmes particuliers. Cela nous peine beaucoup. C'est très grave
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