Crash à la Dominique : « ce qui s'est passé peut nous arriver aussi »

Par 28/01/2025 - 14:36 • Mis à jour le 28/01/2025 - 15:32

Le choc est grand dans la communauté des passionnés d'aviation de Martinique. 48 heures après le crash d'un petit avion à la Dominique, les questions sont encore nombreuses alors que les opérations des secours sont en cours.

    Crash à la Dominique : « ce qui s'est passé peut nous arriver aussi »
©RCI Martinique

Dans la zone d'aviation générale de l'aéroport Aimé Césaire, l'ambiance est morose. Le crash survenu à la Dominique il y a 48 heures est au coeur de toutes les discussions.

Les pilotes cherchent des réponses ou au moins du soutien dans cette épreuve.

Pour Daniel Barbot, pilote, les interrogations sont encore nombreuses :

Comment est-ce que ça peut être possible ? C'est vrai qu'on a une météo qui est un peu capricieuse en ce moment, mais rien n'est abouti. Apparemment, ça s'est passé quelque temps après qu'ils aient décollé. Est-ce que c'est le relief ? Est-ce que c'est la visibilité ?

Selon Daniel Barbot, ce type d'accident dans la région n'est pas si fréquent. Les pilotes connaissent bien leur environnement :

Les pilotes sont aguerris. Dans la région, il n'y a pas trop de soucis. Même s'il y avait quatre personnes à bord, je pense qu'ils étaient deux pilotes. Ce n'est absolument pas fréquent. Lorsqu'on est sanctionné avec un certificat de pilote, c'est quand on a les compétences. De ce côté-là, il n'y a vraiment pas de souci à se faire. Il y a des pilotes qui sont bien plus jeunes, qui font sans aucun problème. C'est l'expérience qui compte

Essayer de comprendre ce qui s'est passé, c'est aussi la raison de la présence de Daniel Barbot ce mardi matin dans la zone aéroportuaire.

C'est une grande famille. On s'inquiète de ce qui a pu se passer, parce que ce qui s'est passé peut nous arriver aussi. Et puis, si on a le moyen d'éviter ce genre de choses-là, on le fait, que ce soit pour soi-même ou pour les autres. Surtout, beaucoup de questionnements, savoir ce qui a pu se passer. On se met complètement à la place des protagonistes

Des opérations de reconnaissance compliquées

Quatre personnes se trouvaient à bord du Cessna lorsque celui-ci a visiblement percuté le relief de la côte Est de la Dominique. Si des survols en hélicoptère ont permis de repérer l'avion, ce sont désormais des opérations terrestres qui doivent être menées pour accéder à l'appareil.

D'autant plus qu'il se trouve dans une zone particulièrement escarpée et difficile d'accès.

Jean-Christophe Bouvier, préfet de la Martinique sur le départ, a évoqué les opérations en cours et la coopération avec les autorités dominicaises :

Nous avons naturellement d'abord mobilisé l'hélicoptère disponible, c'est-à-dire celui des douanes qui a effectué des premières reconnaissances. Et ensuite, le temps était très dégradé le jour de l'accident. Donc, le lendemain, nous avons mobilisé le dragon de la sécurité civile qui a pu repérer les débris de l'avion à flanc de montagne. Nous nous sommes rendus naturellement disponibles auprès des autorités dominicaises pour, en tant que de besoins, renforcer le soutien, notamment par le GRIMP, les forces spécialisées des sapeurs-pompiers martiniquais, pour pouvoir accéder à l'épave

Ce mardi, l'hélicoptère de la sécurité civile Dragon 972 ainsi que deux sapeurs-pompiers du SIS 972 spécialistes des interventions en milieux périlleux ont été déployés, afin de poursuivre les opérations de reconnaissance et de sécurisation de l'accès au site de l'accident, qui est extrêmement escarpé et inaccessible par voie terrestre.

Par ailleurs, comme annoncée hier, une cellule psychologique a bien été mise en place à destination des familles :

Je veux vraiment leur adresser ma compassion et mes condoléances aux familles et aux proches, mais celles-ci ont été contactées individuellement par la gendarmerie en charge de l'enquête. Il va y avoir une cellule psychologique qui va être mise en place d'abord par la préfecture, mais surtout par l'autorité judiciaire qui est en charge de l'enquête

Jean-Christophe Bouvier s'est néanmoins montré assez pessimiste sur les possibilités de survie des quatre occupants de l’appareil.


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