Crash à la Dominique : 6 heures d'intervention pour récupérer les corps

Ce jeudi matin, la préfecture et les gendarmes tenaient un point presse pour expliquer les conditions de l'opération qui a permis de récupérer les deux derniers occupants de l'avion qui s'est écrasé en Dominique le 26 janvier dernier.

Une opération qui aura duré presque 6 heures. Le lieutenant Georget, membre du peloton de gendarmerie de Haute-Montagne, relate le contexte de cette intervention :

Globalement, ça s'est bien passé. On a profité, malheureusement, du point d'impact de l'appareil pour qu'il nous ait découvert une zone de rochers très saine. On a permis de mettre des points d'ancrage solides pour pouvoir accéder en sécurité à la machine. Et l'épave, on a réussi à la sécuriser avec des élingues qu'on avait anticipées un peu solides. Après, on a pu découper un peu la carlingue pour réussir à extraire les corps et évacuer en sécurité

La mise à disposition du Dragon 971 de la sécurité civile de Guadeloupe, toute la journée d'hier, a permis de mener à bien l'opération :

C'est quelque chose de déterminant parce qu'ils ont été hyper disponibles et ça nous a permis de vraiment fractionner notre intervention avec l'hélico. Sans l'hélico, une intervention comme ça, on aurait mis trois jours

Les militaires, arrivés de Chamonix mardi, qui ont profité des précédentes reconnaissances des pompiers du GRIMP ont dû s'adapter à un milieu périlleux et inconnu. Le temps a également favorisé leur intervention qui n'aurait sans doute pas été possible plus tôt.

Je pense que nos camarades du GRIMP n'ont pas réussi à se décrocher de l'hélicoptère parce que l'épave était instable. Quand on est intervenu, l'épave avait fini un peu son plan de glissement, était venu se stabiliser sur trois arbres qui faisaient entre 10 et 15 centimètres de diamètre. On a évalué la dangerosité en disant: On estime que la carlingue ne bougera plus

Positionné à la verticale, l'avion a en effet dérapé sur une cinquantaine de mètres vers le bas durant les 15 jours qui ont suivi l'accident.

Etienne Desplanques, préfet de Martinique, a salué un "courage immense dans des conditions extrêmes" de la part des gendarmes qui ont fait preuve d'un "immense professionnalisme avec une coopération hors pair entre services de l’Etat".

Rapatriement et enquête

Ce volet désormais clos, les autorités s'attèlent désormais au accompagner les parents des défunts pour le rapatriement des corps. Les familles se rendent dès aujourd'hui à la Dominique où elles procéderont à la reconnaissance de leurs proches avant que des autopsies soient pratiquées par les autorités judiciaires de l'île voisine.

C'est ce qu'a indiqué le représentant de l'Etat.

Nous allons accompagner les familles dans cette opération de reconnaissance. Ensuite, il y aura probablement des autopsies qui seront réalisées par les autorités de la Dominique. C'est normal, c'est une enquête judiciaire qui l'exigera. Et ensuite, en fonction des choix judiciaires, des autorités judiciaires, se passera le moment du rapatriement de ces corps. C'est une affaire de quelques jours désormais, qui se fait en très bonne entente entre autorités françaises et autorités de la Dominique, notamment sur le plan judiciaire

Sur les causes de l'accident, il semble que la météo du jour du crash explique en grande partie cette tragédie. Néanmoins, les différentes enquêtes judiciaires sont encore en cours.

Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il y aura une enquête d'abord en Dominique, puisque je vous rappelle qu'on est dans un État souverain et que c'est les autorités judiciaires de Dominique qui vont l'amener. Et puis, vous allez avoir une enquête miroir ici en France, parce que ce sont des compatriotes français et que toute la lumière doit être faite aussi avec les autorités judiciaires

Des enquêtes qui prendront du temps en raison de l'absence de boîtes noires sur un appareil de cette taille.