Mort du baleineau : l’issue aurait-elle pu être différente ?

Le cadavre du baleineau, qui était au cœur des attentions depuis une quinzaine de jours, a été retrouvé flottant au sortir de la baie de Fort-de-France par une excursionniste qui a donné l’alerte. Une opération de remorquage a été effectuée hier après-midi à Case-Pilote afin d’effectuer divers prélèvements qui pourraient en dire plus sur les circonstances de la mort de ce baleineau ou encore alimenter des bases de données scientifiques.

De nombreuses incertitudes

Mais l’issue aurait-elle pu être différente ? Cela reste difficile à dire, selon Laurie Hec, directrice déléguée du sanctuaire Agoa. L’âge de l’animal n’était pas clairement défini et plusieurs options étaient possibles.

Il y a eu plusieurs débats entre des scientifiques de haut niveau, puisque la question a été posée à des experts internationaux, et il y avait débat sur la question. Certains scientifiques internationaux, les responsables échouages d'autres pays comme des États-Unis ou d'Australie, disaient que non. D'autres scientifiques pensaient que peut-être encore des tentatives par rapport à tout ce qui a été fait auraient pu être faites pour toujours le ramener au large, mais ça, ça datait de cette semaine. Il était déjà amaigri et faible.

En effet, en le ramenant au large, il n'y avait pas de certitude qu’il y retrouve sa mère ou un groupe de congénères. « Et même s'il avait retrouvé un groupe de congénères et qu'une autre mère allaitante aurait pu l'allaiter, c'est très difficile à dire », précise Laurie Hec.

Autre incertitude, son âge. « Il y a des scientifiques qui pensent que c'est un baleineau de l'année, c'est-à-dire qu'il a quelques mois à peine, peut-être entre 1 et 4 ou 5 mois. Certains pensent que c'est peut-être un baleineau de l'année dernière, auquel cas son alimentation est peut-être un petit peu différente. Peut-être qu'il a encore besoin du lait maternel, mais peut être qu'il arrive à manger déjà un petit peu autre chose. Pour l'instant, c'est très difficile à dire », ajoute Laurie Hec.

Le baleineau océanisé

Hier après-midi, c’est donc sous la coordination de la direction de la mer qu’une équipe composée de membres commissionnés du sanctuaire Agoa, du réseau d’échouage (ROCEM) et de la Carribean Cetacean Society a été réunie en urgence pour être acheminée sur zone par le navire PLIS FOS de la société de remorquage SOMARA. Une fois le baleineau repéré grâce au concours du Dragon 972 le baleineau a été hissé à bord pour procéder aux mesures biométriques biologiques nécessaires. Cela permettra notamment d’établir les causes de son décès.

L’animal a ensuite été « océanisé », c’est-à-dire lesté et immergé sur la ligne de sonde des 1 000 mètres situés au large de la baie de Fort-de-France afin d’éviter que son corps ne flotte et ne revienne près des côtes.