La plage et l’étang des Salines en danger à Sainte-Anne
Rejets de produits chimiques, accumulation de déchets, dégradation de la végétation… La plage et l’étang des Salines sont en danger à Sainte-Anne. En présence des quatre députés de Martinique, une réunion de crise s’est tenue, ce lundi matin (21 juillet), sur le site.
L’Association « Sové La Vi Salines » lance un appel aux parlementaires face aux menaces qui pèsent sur la plage des salines, l’étang et leurs environs, à Sainte-Anne.
Une réunion de crise était organisée, ce lundi matin (21 juillet), sur le site.
Des experts ont pu dialoguer avec les députés Jiovanny William, Marcellin Nadeau, Jean-Philippe Nilor et Béatrice Bellay.
Un équilibre menacé
Il s’agit d’obtenir des engagements sur la préservation juridique et environnementale d’un territoire d’une biodiversité exceptionnelle, mais dont l’équilibre entre eau douce et eau salée serait aujourd’hui menacé.
Les rejets de produits chimiques, de matières fécales, l’accumulation de déchets, la dégradation de la végétation, les pollutions sonores et visuelles seraient autant d’atteintes à la préservation d’une zone humide dont l’importance fait pourtant l’objet de plusieurs labellisations.
« Tirer la sonnette d’alarme »
Jérémy Désir, vice-trésorier et pilote de l'axe scientifique de l'association « Sové lavi salines », revient sur les menaces qui pèsent sur le site : surfréquentation, pollutions…
Ce qui se passe, selon nous, c'est un abandon des responsabilités des autorités qui sont censées gérer le site, où nous avons dû, depuis plusieurs années déjà, faire des actions citoyennes, des mobilisations, des actions de renaturation aussi. On constate encore régulièrement qu'il y a des graves pollutions aux métaux lourds et aux pesticides sur un site pourtant classé Ramsar. Il y a de la surfréquentation touristique, il y a du piétinement répétitif sur des zones de ponte de tortues, des déchets qui mettent des fois des mois à être collectés. On essaye de tirer la sonnette d'alarme par rapport à tout ça. La conséquence, c’est que l'érosion du littoral qui est actuellement en cours aux Salines va de poursuivre et rendre à terme impossible le camping et toutes les activités annexes qui font que ce site est un des plus visités de France, même pas juste de la Martinique, mais de toute la France.
Après les fêtes de pâques une grande quantité de déchets a été enlevée aux Salines. Le camping sauvage affecte particulièrement le site. L’association des campeurs « Le Camp » s’attache à faire respecter une charte afin de préserver le lieu, mais le travail est long.
« Un abandon de ce site »
Les quatre députés de la Martinique étaient présents. Une prochaine rencontre est prévue à la fin du mois d’août.
Selon Béatrice Bellay, députée de Martinique, chacun doit prendre ses responsabilités face à dégradation du site des Salines.
Très clairement, c'est aussi une question de vision politique. Que voulons-nous pour ce site ? Je l'ai dit, moi, je suis opposé à l'idée, par exemple, qu'on agrandisse ce site, le passage des voitures. Agrandir, ça veut dire donner encore plus d'espace. Or, la jauge devient insoutenable pour le site. Il faut qu'on la fixe. En tout cas, il faut que les autorités la fixent pour qu'on arrête de se dire qu'on peut avoir 10 000, 15 000 personnes au même endroit, au même moment en Martinique et notamment aux Salines. Et puis, il faut que chacun assume ses responsabilités. La réalité, c'est qu'il y a quand même un abandon du développement durable sur ce site. Il y a un abandon de ce site parce qu'on considère que c'est les Salines, que tout le monde peut venir. La réalité de nos plages, ce sont des feuillages qui retiennent le sable. Et si on ne se met pas à avoir une vraie politique de développement durable, donc de durabilité et de préservation pour les générations futures, nous n'aurons plus de Salines accessibles dans 20 ans. C'est ça la réalité.
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