À Basse-Pointe, des habitations fragilisées par l'océan Atlantique qui grignote les falaises
Certains sites du Nord-Atlantique sont sous la menace des coups de boutoir de la mer. À Basse-Pointe, les vagues attaquent des falaises où ont été érigées de nombreuses habitations. Des inspecteurs sont en mission pour trouver des solutions pour les résidents.

L'érosion côtière du littoral de basse-Pointe est un problème immédiat. Chaque jour le trait de côte recule sous la pression de l'océan dans les quartiers de Hackaërt et de Tapis-Vert.
La maison de Jean-Claude a récemment connu d'importants dégâts liés au mouvement de la falaise. L'octogénaire a dû quitter son domicile en urgence :
Il n'y a pas eu de signes avant coureur. J'étais près de mon ordinateur et puis j'ai entendu un craquement comme des murs qui se disloquaient. Tout est parti, ça a glissé. C'est le lendemain qu'on a constaté les dégâts. Depuis que ça s'est passé, on a laissé la maison et on vit dans la maison familiale
La municipalité en première ligne
L’enjeu est donc vital pour les Pointois qui ont élu domicile au sommet de ces falaises. La municipalité est en première ligne pour faire face à cette situation périlleuse qui concerne à ce jour une vingtaine d'habitations.
Philippe Truca, adjoint au maire en charge de l’aménagement à la mairie de Basse-Pointe, expose les difficultés que la mairie doit résoudre
La problématique elle est relativement simple et connue depuis beaucoup d'années. Savoir qu'il y a une accélération de l'érosion de la falaise et que nombre de personnes sont situées sur la la bande littorale la plus proche de la falaise et risquent à tout moment de tomber et on a des falaises qui font de l'ordre de 30 mètres de haut. Ce qui veut dire que évidemment on pourrait avoir des victimes donc toute la problématique est de pouvoir convaincre d'abord les personnes de quitter leur logement et de leur retrouver un logement décent correspondant à leurs attentes. Et ça, ce n'est pas évident pour des personnes qui, elles, sont habituées à vivre dans leur environnement et souvent sur des périodes très très longues. Ça fait plus de 30 ans qu'elles vivent là et elles cherchent à retrouver éventuellement un logement mais pour l'instant il faut aussi pouvoir les convaincre
L'option d'un relogement en HLM est fortement décriée par les habitants. De ce fait, la question du financement du relogement fait aussi l'objet d'une réflexion et d'un débat.
D'autant que si la ville possède une parcelle de 5700 mètres carrés où elle envisage d'accueillir les habitants concernés, les fonds nécessaire à l'aménagement et la construction doivent encore être trouvés.
Des inspecteurs en Martinique
La visite de deux inspecteurs généraux du ministère de la Transition écologique s'inscrit donc dans cette démarche.
De passage en Martinique dans le cadre d’une mission d’étude complémentaire dans les outre-mer sur la situation et les spécificités l’érosion du littoral, ils ont visité plusieurs habitations la commune fragilisées par le phénomène.
Philippe Debrosse est inspecteur général de l'administration. Selon lui l'évacuation de la zone est inévitable à très brève échéance :
Les solutions ne sont pas les mêmes selon tous les sites. Ici manifestement, la mer est trop puissante par rapport à la roche qu'il peut y avoir sous ses habitations. Donc ici notamment ces maisons-là en bord de falaise, il est incontestable qu'il faudra les évacuer. Après d'autres solutions seront peut-être à mettre en oeuvre sur d'autres sites, je ne peux pas le dire aujourd'hui
Des études sont en cours pour anticiper les dégradations à venir
Alors un travail de cartographie précise a été commencé avec notamment le BRGM et le Cerema qui doit être affiné après avec les collectivités locales qui sont concernées pour à partir des modélisations théoriques qui sont faites justement préciser sur le terrain ces modélisations
Des cas multiples sur le territoire
Au delà de la situation à Basse-Pointe, les inspecteurs ont pu se rendre sur plusieurs secteurs de l'île où l'érosion menace l'intégrité du territoire.
Alors aujourd'hui ce qu'on a effectivement vu puisque nous avons déjà visité à la fois différentes régions d'outre-mer et en Martinique on a vu différents sites donc on voit des situations assez différenciées d'un territoire à l'autre et même à l'intérieur d'un territoire comme celui de Martinique puisqu'on a vu le Lorrain, le Prêcheur, on est aujourd'hui ici à Basse-Pointe, mais on était également dans le sud à Sainte-Anne et à Sainte-Luce où on voit qu'il y a quand même des spécificités locales et des urgences plus ou moins importantes suivant les villes et les sites et là effectivement il y a quand même une situation d'urgence sur un certain nombre de sites
Sur un territoire insulaire, où le foncier est compté, le menace de l'érosion est d'autant plus accentuée.
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