À l'université, l'espagnol et les lettres peinent à recruter des étudiants
Certaines salles de cours de l’Université des Antilles en Martinique, sonnent creux. Cette rentrée, à peine 16 étudiants se sont inscrits en première année de licence de Lettres et seulement 10 en L1 Espagnol. Au total, sur l’ensemble des trois années de licence, les effectifs n’atteignent qu’une trentaine d’élèves.
Plusieurs facteurs expliquent cette pénurie d'étudiants : une baisse démographique, la concurrence accrue des offres de formation, et l'attrait de l’étranger pour de nombreux bacheliers martiniquais. Par ailleurs, les débouchés de ces filières, jugées trop classiques, ne sont pas lisibles. Toutefois, Gérald Désert, directeur du département d’Espagnol ne croit pas à un manque d'intérêt de la part des étudiants.
Je ne pense pas qu’il y ait un manque d’intérêt pour l’espagnol, la Martinique a toujours été proche du monde hispanique. C’est une question de visibilité de l’université par rapport au marché des offres de formation. La concurrence étrangère, plus alléchante, est un défi que nous n’avions pas vu venir.
Des filières menacées
Le département d’Espagnol est aujourd’hui menacé de disparition si la chute des effectifs se confirme. Mais Gérald Désert refuse de se donner pour vaincu.
Nous nous battons pour inciter les bacheliers à rejoindre l’hispanisme. Nous sommes une équipe accueillante, avec des étudiants satisfaits de la formation, qui débouche notamment sur l’enseignement, mais aussi sur d’autres parcours.
Face à ce défi, le département réfléchit déjà à une refonte de ses cursus.
Nous travaillons sur de nouvelles maquettes et de nouveaux concours en tenant compte d’une étude de terrain, pour proposer une offre de formation qui débouche réellement sur un marché. À ce rythme, certains départements historiques du pôle Martinique risquent fort de disparaître.
De belles perspectives
Les inscriptions restent toutefois ouvertes jusqu’à la fin du mois. Au-delà de l’université, la question de l’enseignement de l’espagnol est un enjeu stratégique pour la Caraïbe et la région, qui sur un plan géopolitique change de visage.
Vingt pays d’Amérique latine parlent espagnol et connaissent une forte dynamique économique. Avec le corridor interocéanique du Mexique ou le méga-port du Pérou, nous devons nous tourner vers ce continent en émergence qui sort de l’ornière sur le plan politique et international.
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