Une faculté Jean Bernabé au campus de Schoelcher
Le monde universitaire a rendu hommage à Jean Bernabé en nommant la faculté de Lettres à son nom.
La faculté de lettre langues art et science humaine se nomme désormais faculté Jean Bernabé. Ce mardi 16 avril, l’écrivain linguiste qui est considéré comme LE fondateur des « études créoles » a été mis à l’honneur.
Décédé en 2017, Il se sera battu pour qu’un vrai cursus académique en créole voit le jour à l’Université des Antilles.
Une cérémonie en grande pompe où de nombreux partcipants se sont réunis dans l’amphithéâtre Michel Louis du Campus.
Une stèle du professeur a été dévoilée. Celle-ci a été réalisée par le sculpteur Isambert Durivo.
Marie-José Desnel avait découvert le Groupe d’Etude et de Recherche en Espace Créolophone (GEREC) mené par Jean Bernabé à son retour en Martinique. De fil en aiguille, elle avait décidé de passer le Capes de créole. Aujourd’hui elle est professeur d’Allemand et Créole.
C'est un grand jour pour Jean Bernabé. C'est un grand créoliste maritniquais. Il a fait beaucoup, beaucoup de chose pour faire avancer le Créole. C'est grâce à lui si aujourd'hui il y a un élan autour du Créole. Il y a des choses qui ont été faites qui ne bougeront plus comme l'écriture du créole, la lecture du créole, le créole à l'école, le CAPES de Créole
Selon ses observations, si les lycéens suivent les cours de langue créole, la maîtrise n'est plus là.
Les enfants s'inscrivent mais ils ne savent plus parler le Créole. Ils essayent mais ils le mélangent tellement avec le Français qu'ils perdent l'usage. Ce n'est pas le même créole que l'on entendait il y a 5 ou 10 ans
Soraya Navis et Aurélie Jourdain sont étudiantes en licence créole sur le campus de Schoelcher. Elles ont dit leur sentiment sur l’hommage rendu à Jean Bernabé.
C'est un maître du Créole. C'est lui qui a fait ce que c'est devenu aujourd'hui. Il a planté une graine pour nous pour qu'on puisse en faire un beau flamboyant. Qu'on lui rende hommage aujourd'hui, ça me touche profondément. C'est lui qui fait qu'aujourd'hui on peut avoir des professeurs de Créole. Que l'on peut l'apprendre aux plus jeunes
Pour moi, il mérite honneur et respect. Ce n'était pas facile et ils ont réussi à mettre le créole à l'Université. Grâce à eux on peut apprendre le créole et ses règles. Ils méritent beaucoup de respect
Max Belaise, doyen de la Faculté Jean Bernabé, a dit l'importance de l’inauguration de la faculté Jean Bernabé.
Ça ne date pas d'aujourd'hui. Ça fait plus de 10 ans qu'on y réfléchit. C'est important d'honorer cet homme du fait de son parcours, de son charisme, la reconnaissance internationale dont il bénéficie. Évidemment, bien sûr, ses travaux. Pérenniser, donner comme un repère à la génération qui vient. Donc, c'est tout à fait normal cette reconnaissance. Aujourd'hui, non seulement ils ont la possibilité de devenir enseignant et d'aller jusqu'à l'agrégation. Là, nous venons de terminer une cession d'agrégation interne et à une lauréate de la Guadeloupe. C'est un premier aspect. D'autres s'insèrent dans la société dans divers domaines, surtout culturels. Donc ça continue à intéresser. Actuellement, Guadeloupe, plus de 10 000 élèves suivent la LVR, à langue vivante régionale, dans leur cursus. Donc, il y a un intérêt pour nos étudiants qui se forment, qui deviendront par exemple enseignant, professeur des écoles, ne serait-ce que ça, ou le CAPES créole.
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