Quelle prise en charge pour les élèves en situation complexe ?
Lundi après-midi 17 février, des représentants de l’éducation nationale, de l’Agence régionale de santé et de l’Aide sociale à l’enfance étaient réunis pour étudier une dizaine de cas d’élèves présentant de lourdes difficultés comportementales. Tous les deux mois, ces différentes institutions se réunissent afin de trouver des solutions et éviter les ruptures de parcours.
Les élèves en situation complexe ont souvent un cadre familial dégradé et présentent des troubles psychologiques divers, avec un impact sur leur scolarité, mais également sur le fonctionnement des classes.
Les différents acteurs concernés se réunissent donc afin de trouver des solutions pour éviter les ruptures de parcours dans la scolarité de ces élèves.
Toutefois, face à une prise en charge parfois compliquée, les solutions viennent à manquer, selon les syndicats d’enseignants et de parents d’élèves.
Une prise en charge insuffisante
Les syndicats de parents d'élèves sont en colère. Ils dénoncent une hausse du nombre d'enfants présentant des comportements violents avec une prise en charge qui ne suit pas. C'est ce que souligne Bruno Daniel, président de la Fédération des conseils de parents d'élèves.
Quand vous avez des élèves qui méritent un accompagnement particulier et qui n'est pas mis en place, bien entendu, ça gêne concernant leur progression, ça gêne également au niveau pédagogique. Donc ce sont des élèves qui sont quand même en grande frustration parce qu'effectivement ils ont beaucoup de mal en fait à gagner en compétence.
Même son de cloche du côté des syndicats d'enseignants. Le SE-Unsa insiste, lui, sur le manque de formation du personnel qui ne permet pas d'accompagner ses élèves comme il se devrait.
La représentante syndicale et enseignante spécialisée, Aurélie Chevignac, déplore une situation alarmante.
Nos jeunes collègues arrivent sur le terrain et entre ce qu'ils ont pu apprendre ou ce qu'ils se faisaient du métier et ce qu'ils vivent, il y a un grand écart. Et on a beaucoup de collègues qui, au bout de trois ou quatre ans, ont déjà envie de démissionner par rapport à ces difficultés-là.
Une instance de gestion des cas complexes
De son côté, l'Académie de Martinique affirme avoir la situation bien en main.
Nathalie Mons, la rectrice, assure que le territoire est exemplaire en termes de prise en charge d'élèves en situation de handicap, avec seulement 0,1 % d'élèves sans solution de scolarisation.
Pour les cas les plus graves, le rectorat se réunit avec l'ARS pour imaginer un parcours mêlant scolarisation ordinaire et accompagnement en structures médico-sociales.
L'École peut faire des choses, évidemment. Elle peut accompagner les élèves, mais dans certains cas, nous avons vraiment besoin des autres partenaires pour nous aider à avancer. C'est pour ça qu'en 2023, on a créé cette instance de gestion des cas complexes qui n'existe pas dans les autres académies et qui montre comment justement le rectorat, l'ARS, là, nous avons aussi invité la CTM avec l'aide sociale à l'enfance, puisque certains cas relevaient de cette situation. Voilà comment tous les partenaires vont finalement soutenir cette scolarisation.
En Martinique, depuis le début de l'année scolaire. 48 élèves en situation complexe ont été repérés et treize d'entre eux ont bénéficié d'un accompagnement.
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