Le couvent Saint-Joseph de Cluny fête ses 200 ans
Voilà deux siècles que les religieuses de Saint-Joseph de Cluny ont posé le pied en Martinique. L’établissement scolaire, qu’elles ont créé et qui porte leur nom, célèbre son bicentenaire cette année.
Il y a 200 ans (le 27 mars 1824), les premières religieuses de Saint-Joseph de Cluny arrivaient en Martinique. Elles débarquent à Saint-Pierre et s’y installent ainsi qu’au Morne-Rouge.
Leur congrégation est créée par Sœur Anne-Marie Javouhey. Elle se consacre à l'éducation, à la catéchèse, à l'animation spirituelle, aux services sociaux et aux soins des malades. Les méthodes d’Éducation sont alors appréciées par l’État.
Au fil des années, les soeurs installent des écoles pastorales dans les 34 communes de Martinique avant la laïcisation qui leur retire le droit d’enseigner dans les écoles publiques. Elles migrent à Fort-de-France à la rue Lamartine avant de s’installer à Cluny.
Un pan de l'histoire de Fort-de-France
Au-delà du bi-centenaire de l’établissement scolaire, c’est aussi un pan de l’histoire de Fort-de-France et de la Martinique que raconte Sœur Marie Pierre, qui cohabite avec l’équipe éducative du couvent Saint Joseph de Cluny.
On avait des classes paroissiales dans les 34 communales de l’île. Pour pouvoir faire vivre ces classes, il fallait bien qu’il y ait des enseignants religieux et laïques. Avec la laïcisation, nous avons fermé toutes les écoles communales. On s’est réfugiées sur Fort-de-France, puisqu’il y a eu l’éruption de la Montagne Pelée aussi où 32 sœurs ont disparu lors de ce drame. On était sur la rue Lamartine, puis à Redoute mais il y avait trop d’enfants. Et c’est la famille De Jaham nous qui a procuré ce terrain, appelé Sainte-Catherine, pour une somme symbolique. Et c’est à partir de là, en 1953 que nous avons acheté ce terrain. En 1955, nous avons fait les constructions. Il n’y avait pas de passages pour entrer, avec les militaires, nous avons creusé la route. C’est pour ça qu’on l’appelle « la route de Cluny » et tout le quartier a aussi pris notre nom
Près de 70 ans plus tard, les motivations pour inscrire son enfant dans un établissement privé catholique ne sont pas toujours en premier lieu religieuses, comme l’explique cette maman.
J’ai inscrit mes 4 enfants ici. Déjà parce que c’est un établissement privé et catholique et qu’il n’y a pas de grève. Et ensuite pour toute la culture religieuse qu’il peut y avoir et l’enseignement. Avec l’arrivée des garçons, je préfère que ce soit mixte aujourd’hui. Mes enfants ont commencé dans le public, je les ai enlevés au moment des grèves. Mon fils a commencé en 2nde et j’ai pu faire un regroupement familial avec mes 4 enfants
À ÉCOUTER Sœur Marie-Pierre, l’une des dernières sœurs de Saint-Joseph de Cluny
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