Réunion "État d'urgence sur les prix"
Le MEDEF, l’AMPI, la SARA, la grande distribution, les douanes ... Tous étaient réunis autour de la CTM ce matin, mardi 31 mai, à l’hôtel territorial de Cluny.
Une séance de travail ayant pour objectif la diminution des prix. Trois thématiques ont été abordées : le carburant, le gaz et les produits de 1ère nécessité.
Le 13 avril dernier, l’Assemblée de Martinique avait déjà officiellement déclaré l’état d’urgence sur les prix en Martinique. Désormais, il s’agit de travailler sur la composition des prix de vente (TVA, octroi de mer, marge, frais de transport) pour savoir quel levier permettra de les faire baisser.
La Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) a par ailleurs déjà travaillé sur la révision de l’octroi de mer sur un panier de 1 000 produits impactant l’ensemble des ménages martiniquais.
Serge Letchimy, président du Conseil exécutif, s'est réjoui de la grande affluence à cette réunion, notamment des partenaires privés :
Il faut absolument accompagner les acteurs économiques dans l'optimisation de leurs productions, parce que la baisse des coûts passe aussi par la productivité. Et il y a un autre défi, c'est sortir de la spirale d'importation massive pour exporter nos produits locaux, au-delà de la banane et du rhum, même si ça passe par des pouvoirs fiscaux et décisionnaires que nous n'avons pas encore aujourd'hui.
Parmi les socioprofessionnels qui ont assisté à cette séance de travail, Jean-Claude Florentiny, président du syndicat des transitaires :
On a accepté d'être présent, car nous trouvons l'initiative importante. Nous sommes en première ligne pour transmettre des informations sur les aspects d'approvisionnement, de transport et de douane. Nous faisons appel aux compagnies maritimes, aux compagnies aériennes, notre vision est vraiment globale et ce type d'ateliers permet de savoir qui fait quoi dans cette chaîne.
Christian Bonnaire est directeur de la Prospective économique et fiscale à la CTM et a pu faire le point sur les dispositifs déjà mis en place.
On a eu entre autres les prix "bésé ba", déclenchés après les événements de 2009 et qui ont évolué vers le "bouclier qualité prix". On s'est toutefois rendu compte que le dispositif s'effrite un peu, donc il nous faut maintenant tout revoir. D'autant que nous nous trouvons dans une situation particulière, crise économique, crise sanitaire, guerre en Ukraine ... Les prix augmentent de partout, et ce contexte mondial nous impacte aussi.
Mais à quand une baisse effective des prix ? La réponse reste vague, même si Serge Letchimy affiche sa détermination à aller au bout du processus :
Le travail a commencé avec le décret Lurel de 2014, mais on voit bien que le problème demeure. Il faut donc absolument qu'on continue à plancher sur la question pendant les deux mois qui viennent, avant le congrès qui réunira les élus locaux, préambule à notre négociation avec l'état. Et au-delà même de la régulation des prix, il faudra certainement accepter l'idée de les bloquer sur un certain nombre de produits pour protéger les populations les plus démunies.
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