Protocole Vie Chère : trois des cinq leviers restent à actionner
Depuis le 1er janvier, deux des leviers permettant une baisse des prix de 7 à 8% ont été mis en œuvre : la baisse de l’octroi de mer et la réduction des marges des distributeurs. En réponse aux craintes d’une hausse des prix sur d’autres produits non-concernés, la Grande Distribution assure qu’il n’y aura pas de péréquation.
Faut-il craindre une augmentation des tarifs des produits dits non essentiels dans les supermarchés pour compenser la baisse des prix de 7 à 8% annoncée depuis le début de l’année par la grande distribution ?
C’est l’une des thématiques abordées ce soir par Jean-Marc Kromwel et Florin Hossu dans l'émission Mardi Eco sur RCI, à 18h30.
Les représentants de la grande distribution assurent que « non » et soutiennent les prix des télévisions, des réfrigérateurs et autre produits non alimentaires, ne vont pas augmenter.
Christophe Bermont, directeur des magasins Carrefour :
Faire cela, c'est prendre le risque de se retrouver « dépositionné » par rapport à son concurrent puisqu’on ne sait pas les produits sur lesquels votre concurrent serait susceptible de faire la péréquation. Le risque, c’est de se retrouver hors marché. En non-alimentaire, il y a des spécialistes. Si j'augmente significativement le prix de mon balai brosse, il y a d’autres qui vendent des balais brosse et à ce moment-là, mon prix n'est plus compétitif. Donc, la logique de péréquation est très difficile à mettre en œuvre en grande distribution, contrairement à l'idée reçue. Elle a été actée s'agissant de l'octroi de mer où il y a eu transparence sur le sujet à la fois des produits sur lesquels il y avait la baisse et ceux qui seraient susceptibles d'être augmentés. Sur la TVA, ça sera précisé également puisque l'État avait annoncé une péréquation. En revanche, au niveau de la distribution et s'agissant singulièrement de notre enseigne, nous ne ferons pas et nous n'avons pas fait de péréquation parce que le mécanisme est trop dangereux et implique un dépositionnement sur le marché. Et je rappelle que c'est la compétitivité prix qui fait le marché, qui fait que le client se déplace pour venir chez vous. Si vous n'êtes pas compétitif, il ne viendra pas chez vous. Le client n'est pas un imbécile. Il voit où est l'intérêt de son porte-monnaie.
Un 5ème levier qu'il faudra négocier
La grande distribution rappelle, en revanche, qu’elle attend toujours la mise en place des deux leviers d’action de l’État : à savoir, la baisse de la TVA et la compensation des frais d’approche, actés dans le protocole d'accord du 16 octobre dernier, signé entre les différents acteurs économiques, politiques, socio-professionnels, mais sans le RPPRAC, à l'origine du combat contre la vie chère.
Ces mesures viendront s’ajouter aux deux déjà en place depuis début janvier : la baisse de l’Octroi de Mer et la réduction des marges des distributeurs.
À terme, un 5ème levier devra aussi être actionné, comme le rappelle Gilles Klauss, directeur des enseignes Leclerc Antilles-Guyane.
L'État central est supposé négocier avec les industriels internationaux des conditions « export ». Ce qui veut dire qu'a priori, nous devrions pouvoir bénéficier de conditions d'achat au départ d'Europe meilleures que ce que nous avons aujourd'hui eu égard à ces conditions « export ». Pour le moment, nous n'en avons pas encore vu la traduction dans les faits, mais il faut savoir également que nous sommes en pleine période de négociations. Les mois de janvier et février sont la période légale de négociations avec les fournisseurs. Donc, à partir du 1ᵉʳ mars, nous devrions y voir beaucoup plus clair dans la lecture des conditions d'achat, qu'elles soient locales ou au niveau de l'hexagone.
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