La crise sociale n’a pas épargné les entreprises

Par 04/11/2024 - 05:48

Au 16 octobre, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) estimait à 75 millions d’euros le montant des dégâts suite aux diverses dégradations, avec à cette date plus de 134 entreprises pillées, vandalisées, et/ou incendiées. La crise sociale qui touche la Martinique n’a pas épargné les entreprises. Alors que la situation connait une accalmie, l’heure est aux premiers bilans.

    La crise sociale n’a pas épargné les entreprises
Photo d'illustration

Depuis le mois de septembre, le tissu économique martiniquais est mis à l’épreuve. Barrages, couvre-feu, pillages… Aucun secteur n'aurait été épargné. Les premiers bilans témoignent d’un monde de l’entreprise affaibli, mais qui n’a pourtant pas encore épuisé toutes ses ressources.

Un coup dur

Dans la nuit du 10 au 11 octobre, Claude Noléo est réveillé par son téléphone. Responsable comptable et administratif, les locaux de l'entreprise de BTP AKRO-Bat, pour laquelle il travaille, sont en train de brûler. À cause des barrages et des nombreuses interventions cette nuit-là, les pompiers arriveront sur place deux heures plus tard.

Là réellement, on a tout perdu. Les six locataires ont totalement tout perdu. Moi, au niveau matériel, archive et fourniture de bureau, tout était perdu, tout était incendié.

AKRO-Bat n'est qu'un exemple parmi d'autres. Et sans parler des incendies, toute l'activité économique a été au ralenti, comme l'explique le président de la Chambre des métiers et de l'artisanat, Henri Salomon.

Des salariés qui ne peuvent pas venir travailler par rapport à des blocages, des commandes qui ne peuvent pas être honorées puisque l'on ne peut pas circuler ou que certains points de vente étant bloqués ou inaccessibles, ça ralentit notre activité.

1 200 employés au chômage partiel

En tout, 127 entreprises martiniquaises ont enregistré des demandes de chômage partiel. 1 200 emplois sont concernés. Pascal Fardin, délégué général de l'association Contact Entreprises.

C'est énorme, c'est très grave. 1 200 emplois pour lesquels on ne sait pas quelles proportions pourront être maintenus, pourront être sauvegardés, pourront reprendre.

Malgré tout, poursuit Pascal Fardin, l'esprit de résilience est réellement à l'œuvre : « Ça a été passé de façon assez digne, cette notion de résilience et cette notion de regard déjà tourné vers la suite, sont vraiment une donnée commune à la très grande majorité des entreprises avec qui on a pu échanger ».

Henri Salomon n’a pas manqué de rappeler également que sur ce territoire insulaire, toutes les entreprises sont liées les unes aux autres. Quand il y a des difficultés, elles sont partagées par l'ensemble du secteur.

Pascal Fardin fait le point sur les dispositifs pouvant aider à la reprise d’activité des entreprises.

 

 


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