Incendies et pillages : les commerçants se relèvent doucement après les émeutes

Quelques jours après les violentes émeutes marquées par des incendies et des pillages en Martinique, les commerçants touchés commencent à évaluer les dégâts. Certains prévoient de rouvrir leurs portes après d'importants travaux de nettoyage et de réparation, tandis que d'autres doivent repartir de zéro, lourdement impactés par les destructions.

Le président de l'exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), Serge Letchimy, s'est rendu sur le terrain dimanche (13 octobre) dans la matinée pour apporter son soutien aux acteurs économiques frappés par ces violences. 

Lors de cette visite, il a pu constater l’étendue des pertes et échanger avec les commerçants sur les prochaines étapes et les perspectives de réouverture.

Des pertes considérables

Parmi les enseignes prises pour cible dès la première vague d’attaques à la mi-septembre, le magasin Mobile Plus, situé à Village Jambette, a rouvert ses portes et tente de se remettre sur pied. 

Cependant, comme l'explique Steeve Croisan, de la direction de Mobile Plus, la reprise est loin d’être simple.

Nous avons réaménagé l’espace pour que les clients ne voient pas l'ampleur des dégâts. Mais nous faisons face à un problème majeur de stock et de livraison. Le stock génère les ventes, et les ventes permettent de payer les salaires et les charges. Sans stock, nous sommes dans une situation très difficile. Aujourd’hui, nous fonctionnons essentiellement sur le plan moral. Quand on n’a presque plus rien, on s’accroche à la force de l’esprit et du corps.

Cette situation est particulièrement délicate pour les salariés, dont les salaires sont directement impactés par la baisse des ventes.

Des commerces ravagés au Diamant

La commune du Diamant a été l'une des plus durement touchées lors des émeutes de la semaine dernière. Deux enseignes majeures, U Express La Cherry et Auchan, ont subi des dommages importants à la suite des pillages et incendies.

Au U Express La Cherry, les équipes s'activent au milieu des cendres pour récupérer ce qu'il reste du magasin. L'une des dernières interventions consistait à enlever une presse, utilisée pour compacter les cartons, mais la tâche s’est avérée plus complexe que prévu, comme l’explique un membre de l’équipe.

Nous devions enlever une presse à carton, mais à cause des dégâts au toit, elle ne passe plus. Il faudra découper la tôle pour la retirer. Nous avons besoin de plus de moyens pour poursuivre ces travaux.

Les pertes matérielles sont considérables, et les délais de réouverture demeurent incertains pour de nombreux commerçants. Les dégâts sur les stocks, les infrastructures et les équipements ralentissent fortement le retour à la normale.