Crise sociale : des mesures d’urgence prises par l’État pour les entreprises touchées
Une réunion exceptionnelle du Comité Départemental d'Examen des problèmes de Financement des entreprises (CODEFI) est organisée demain (24 octobre) avec l’ensemble des acteurs. Plusieurs dispositifs sont activés pour aider les entreprises en difficulté.
Les débordements en marge de la mobilisation contre la vie chère génèrent des conséquences directes très importantes pour plusieurs dizaines d'entreprises martiniquaises.
Depuis le début de la crise sociale, des entreprises de toutes tailles ont été victimes de dégradations, de pillages, de destructions de matériels et, pour certaines, d’incendies.
Face à cette situation, l’Etat met en place des mesures d’urgence pour venir en aide aux entreprises impactées.
Demain, le préfet réunira exceptionnellement le CODEFI (Comité Départemental d'Examen des problèmes de Financement des entreprises) en format plénier afin d'évoquer ces difficultés économiques.
Qui est concerné ?
Les sociétés ayant moins de 400 salariés. Ces petites, moyennes et grandes entreprises ont la possibilité de saisir le conseiller départemental aux entreprises en difficulté.
Les Finances Publiques de Martinique sont le point d'entrée pour les entreprises en difficulté au niveau local, et pourront les orienter vers le dispositif d'accompagnement le plus adapté, en lien avec les partenaires concernés (la CGSS -Caisse Générale de Sécurité Sociale-, la DEETS - Direction de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités-).
Activité partielle
Les entreprises pourront avoir recours à l'activité partielle pour éviter les licenciements économiques (plus d’infos ici : https://entreprendre.service-public.fr/vosdroits/F23503).
Ce dispositif permet de faire prendre en charge tout ou partie du coût du salaire du personnel placés en « activité partielle ». Selon les derniers chiffres de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Martinique, 150 entreprises martiniquaises ont déjà actionné ce dispositif.
Délais de paiement, prêts, audit
Des délais de paiement seront mis en place pour les patrons qui seront confrontés à des difficultés à épurer leurs dettes fiscales et sociales.
Et enfin, le CODEFI pourra accorder, sous conditions, un audit permettant de valider les pistes de redressement de l'entreprise ou un prêt permettant de financer sa restructuration (codefi.ccsf972@dgfip.finances.gouv.fr).
Les petites entreprises, elles pourront se tourner vers le commissaire à la vie des entreprises et au développement productif (leandre.beauroy@martinique.gouv.fr).
ILS ONT DIT
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Jean-Yves Bonnaire, président de Contact Entreprises
« C'est un début même si la crise continue »
« C'est un début et on s'en réjouit même si la crise, on le voit, continue, il y a aujourd'hui des situations désespérées qu'il faut traiter dans l'urgence puisqu'on approche de la fin du mois et notamment de la période des salaires. Donc c'est un début, mais chaque situation d'entreprise est particulière. Il y en a, par exemple, où vous n'aurez plus aujourd'hui de preuve de stock, de documents qui sont partis parfois en fumée. Il faut effectivement s'intéresser très rapidement à la sauvegarde de l'économie. Bien sûr, ce ne sera jamais suffisant. Une réunion est prévue demain après-midi. Les syndicats patronaux s'intéressent de très près à cette question en essayant aussi de mobiliser le secteur bancaire, puisqu'il peut y avoir une réponse d'État, mais également des banques, avec les assureurs qui ont un rôle important à jouer et qui doivent se mobiliser pleinement lorsqu'il y a des couvertures assurance pour assurer la continuité d'activité et la survie des entreprises.
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Clarisse Magdelonnette, gérante de l'entreprise Caraïbes Froid Industrie
« On a subi d'importants préjudices »
Nous avons été victimes de vandalisme, notamment sur le portail d'entrée de l'entreprise, puis dans nos locaux directement en termes d'ateliers de production de camions frigorifiques et autres produits que nous nous assemblons. Trois véhicules nous ont été dérobés, dont deux qui ne nous appartenaient pas, mais étaient à nos clients. Nous avons eu aussi à déplorer des vols d'appareils, comme des imprimantes à carte grise, des meuleuses, des postes à souder, enfin, tout ce qu'il fallait pour au final, être bien équipés. Une fois ceci fait, ils ont vandalisé le réfectoire, volé de l'électroménager, des ordinateurs et dégradé certains biens que nous avions. En discutant avec certains jeunes, parce que nous sommes situés au quartier Voie de ville, donc en plein cœur de la cité, je me suis rendue compte qu'ils ne nous connaissaient pas, pour certains. Ils m'ont dit : « C'est vous qui travaillez là ? Vous êtes antillaise ? ». Je dis : « Oui, je suis antillaise. Ça fait 40 ans qu'on est là, mais visiblement, on ne se connaissait pas. Enchantée. Du coup, je me suis présentée à pas mal de personnes et je leur ai dit : « Là, pour le coup, vous avez visé une entreprise Martinico-Martiniquaise ». »
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