Les municipalités se penchent sur les symboles du colonialisme dans l'espace public

Par 18/06/2020 - 12:35

À Fort-de-France comme au Prêcheur, les municipalités prennent des dispositions et étudient des pistes de réflexion au sujet des symboles du colonialisme dans l'espace public.

    Les municipalités se penchent sur les symboles du colonialisme dans l'espace public

La mairie de Fort-de-France a élu hier sa commission Ad Hoc mémoire et transmission. Promesse de campagne de Didier Laguerre, et requête du député Serge Letchimy auprès de son successeur à Fort-de-France, cette commission était très attendue.

Elle voit le jour pratiquement un mois après les évènements du 22 mai dernier, où un groupe de jeunes martiniquais avaient déboulonnés deux statues de Schoelcher à Fort-de-France et dans la commune éponyme. 

Des actes qui obligent aujourd'hui la classe politique a jeté un nouveau regard sur l'histoire de la Martinique. Une histoire qui ne doit pas rester figée dans le marbre, mais qui est en mouvement, et que l'ensemble de la population doit s'approprier.

La municipalité foyalaise a donc désigné une dizaine de membres qui intégreront cette commission. Pour la présider, c'est une jeune femme qui a été désignée.. A seulement 29 ans, Mélodie Moutamalle, qui préside l'association Limiè Kilti, aura la charge de diriger les travaux de cette association.

"Ma jeunesse est un grand avantage pour comprendre ces problématiques du présent. En tant que chercheuse en histoire et enseignante je suis confronté à ces questions", assure Mélodie Moutamalle qui espère ouvrir un vrai dialogue sur ces questions.

Didier Laguerre doit lui remettre une feuille de route dans les jours prochains. Des missions ont déjà été identifiées par l'exécutif municipal tel que redéfinir le nom de certaines rue de Fort-de-France qui aujourd'hui, selon les mots du maire, posent problème, telle que la rue Galienni.

"Il y a des choses que l'on peut faire très rapidement et d'autres qui prennent plus de temps. À la rentrée il faut qu'un certain nombre de choses soient enclenchées concernant les rues et les places qui posent problème. Maintenant, enlever une plaque, c'est bien, mais il faut la remplacer par quelque chose de partagé", explique Didier Laguerre.

Réflexion en cours au Prêcheur

Une autre ville de Martinique a sa commission pour la mémoire. L'instance a été créée l'an dernier par la municipalité du Prêcheur.

Les déboulonnages de statues ont relancé un débat vieux de plusieurs années. Que faire de la statue de Du Parquet, l'un des premiers colons de la Martinique, responsable de la mort de centaines de d'Amérindiens, et qui trône sur la place du village ?

"Ça fait longtemps que des Préchotins se sont saisis de la présence de cette statue qui trônait au milieu de la place. Elle a déjà été déplacée. L'ancienne majorité de droite lui avait substitué l'actuelle statue en hommage aux esclaves révoltés de mai 1848", précise Marcelin Nadeau, maire de la commune.

Le maire envisage un débat démocratique qui pourrait prendre la forme d'un procès avant de décider du devenir de cette statue.


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