Des milliers de manifestants en France pour dire non à la guerre en Ukraine

Par 05/03/2022 - 13:08

Les rues de plusieurs villes françaises se sont parées des couleurs du drapeau de l'Ukraine pour dénoncer la guerre en cours.

    Des milliers de manifestants en France pour dire non à la guerre en Ukraine

"Sauvez l'Ukraine" et "Poutine assassin": au milieu des drapeaux jaune et bleu, des milliers de manifestants ont défilé samedi dans toute la France pour dénoncer l'invasion de l'Ukraine par la Russie et dire "non à la guerre en Europe".

Au dixième jour de l'offensive ordonnée par le président russe, ils étaient plusieurs milliers à Paris, entre la place de la République et celle de la Bastille, à scander "Poutine, ta guerre on n'en veut pas".

"C'est très important d'être ici", a estimé l'un d'eux, Bernard Arnaud, 47 ans, costume bleu et chemise jaune aux couleurs ukrainiennes. "M. Poutine est tellement imprévisible. Je reviendrai autant que possible", a-t-il ajouté.

A Lyon, quelques centaines de personnes se sont rassemblées place Bellecour pour exprimer leur soutien au président Volodymyr Zelensky et à sa population, soumise dans plusieurs villes aux bombardements de l'armée de Moscou.

"C'est une attaque de la démocratie, de la liberté. On voit qu'il n'y a pas de cessez-le-feu, les négociations n'avancent pas donc je suis assez pessimiste", a confié Sébastien Mourrain, 45 ans.

Non loin de lui, Marie-Line, 64 ans, qui n'a pas souhaité révéler son patronyme, s'est inquiétée d'une situation qui "peut basculer tellement vite". "Je pensais que la diplomatie arriverait à résoudre les choses mais après ce qui s’est passé à la centrale nucléaire, ça commence à me faire vraiment peur".

Selon Kiev, des frappes d'artillerie russes ont provoqué vendredi un incendie à la centrale nucléaire de Zaporojie (sud), faisant craindre un accident majeur. Moscou a nié en être à l'origine.

Parmi les 500 manifestants, selon la préfecture, réunis sur le Vieux-Port à Marseille, Natalia, une Ukrainienne de 56 ans qui préfère ne pas donner son nom de famille, a lancé un appel aux dons pour aider la population.

"On a besoin de gants, de bonnets et de médicaments pour nos soldats, en priorité", a-t-elle souligné en exhortant les pays de l'Otan à "fermer le ciel de l'Ukraine".

- "Il faut un cessez-le-feu" -

Les Etats-Unis et les pays européens ont promis une aide militaire à l'Ukraine mais se sont refusés à imposer dans son ciel une "zone d'exclusion aérienne" qui les ferait, de fait, entrer dans la guerre.

"Fermez le ciel ukrainien", "évitez une catastrophe nucléaire", ont exigé les manifestants - un millier selon la police - à Rennes.

"J'admire le peuple ukrainien, leur résistance est incroyable (...) c'est extrêmement important pour eux qu'il y ait ces rassemblements. Il faut un cessez-le-feu !", a lancé Thomas Nouvion, un responsable du Collectif solidarité Bretagne-Ukraine, dont la belle-famille est ukrainienne.

"On sera là chaque week-end, à Paris ou ailleurs, jusqu’à ce que M. Poutine parte, retire ses chars", a assuré à l'AFP Aline Le Bail-Kremer, membre de Stand With Ukraine, une des organisations à l'initiative du rassemblement dans la capitale.

A cinq semaines du premier tour de la présidentielle, deux candidats à l'Elysée, Yannick Jadot (EELV) et Anne Hidalgo (PS), se sont joints au cortège parisien, avec des élus LREM et LR. 

Quelque 25.000 manifestants étaient attendus dans toute la France, a anticipé une source policière.

D'autres rassemblements de soutien à l'Ukraine sont prévus ce week-end dans toute l'Europe. Des dizaines de milliers de personnes ont défilé à Zurich, en Suisse, et plusieurs centaines d'autres à Londres.

Il y a une semaine, des centaines de milliers de personnes aux couleurs jaune et bleue étaient descendues dans les rues: quelques milliers en Russie, au moins 100.000 à Berlin, 70.000 à Prague, 40.000 à Madrid notamment.

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