Nouvelle-Calédonie: les indépendantistes déposent un premier recours contre le référendum

Par 23/12/2021 - 09:59

Les mouvements indépendantistes n'ont pas dit leur dernier mot. Ils contestent désormais juridiquement le référendum du 12 décembre dernier.

    Nouvelle-Calédonie: les indépendantistes déposent un premier recours contre le référendum

Le Palika, l’un des principaux mouvements indépendantistes de Nouvelle-Calédonie, a annoncé jeudi avoir déposé avec d'autres partis un recours devant le conseil d’État pour contester le référendum du 12 décembre sur l'autodétermination de l'archipel français.

Le porte-parole du Parti de Libération kanak (Palika), Charles Washetine, a annoncé que son mouvement et d’autres partis indépendantistes réunis au sein de l’Union nationale pour l’indépendance (UNI) avaient formulé mercredi un recours contre le résultat du troisième et dernier référendum prévu par les accords de Nouméa de 1998.

"Les conditions d’organisation du scrutin ont altéré la sincérité de la consultation", a assuré M. Washetine. D’autres requêtes encore devraient être formulées "dans les jours à venir", à nouveau devant le Conseil d’État, puis devant les instances internationales, selon lui.

Invoquant une période de deuil en raison de l’épidémie de Covid-19 qui a fait depuis septembre 280 morts, majoritairement kanaks, et l’impossibilité selon eux de faire campagne, les indépendantistes avaient demandé le report du scrutin. 

Face au refus de l’État, ils avaient appelé à la non-participation de leurs militants et sympathisants. Le 12 décembre, c’est donc le non à l’indépendance qui l’avait emporté avec 96,50% des voix mais avec une participation en chute libre (43,87% contre 85,69% lors du référendum de 2020).

Le Palika a également annoncé qu’il ne se sentait pas tenu par le calendrier prévu par le ministre des Outre-Mer Sébastien Lecornu, qui prévoit une période de transition enclenchée le 13 décembre devant conduire à un référendum de projet en juin 2023 qui préciserait le futur statut du territoire.

"Notre horizon, c’est mai 2024 et la fin de la mandature du congrès", a précisé Jean-Pierre Djaïwé (UNI-Palika).

Au lendemain du scrutin, les indépendantistes avaient déjà annoncé qu’ils refuseraient de discuter de tout nouveau statut autre que l’indépendance et que ces discussions ne pourraient avoir lieu avant l’élection présidentielle d’avril 2022.

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