Accusée de xénophobie, Marine Le Pen évoque ses scores électoraux en Outre-mer

Par 12/03/2021 - 06:04 • Mis à jour le 12/03/2021 - 09:55

Invitée sur BFMTV ce jeudi soir, la présidente du Rassemblement national a refusé d'être désignée comme "xénophobe" et assuré ne pas avoir "peur des étrangers". Mais pour cela, la députée s'est appuyée sur ses derniers résultats dans les territoires ultramarins.

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Au cours de l'émission, Marine Le Pen a évoqué ses ambitions pour la prochaine présidentielle qu'elle "pense gagner" et répondu à de nombreuses questions sur la crise sanitaire, les violences dans les quartiers, son projet de gouvernement d'union nationale, le féminisme, la PMA et la GPA... Mais ce sont ses propos suite à la diffusion d'un micro-trottoir où le mot "xénophobie" a été prononcée pour la décrire, qui font réagir.

"On retrouve chez un certain nombre de militants ou électeurs d'extrême-gauche ce sentiment que lutter contre une immigration dérégulée, vouloir maîtriser les frontières, est un acte de xénophobie", s'est-elle défendue. "Je conteste évidemment formellement cette accusation et je crois pouvoir dire d'ailleurs que quand vous voyez que je suis arrivée en tête, y compris aux européennes, en Outre-mer...vous vous rendez compte que ces accusations de xénophobie n'ont aucun sens. Je pense que beaucoup de Français prennent conscience qu'on peut vouloir maîtriser cette immigration sans avoir de sentiments négatifs à l'égard de quiconque. Je n'ai pas de sentiment négatif à l'égard des étrangers, j'ai aucune haine, j'ai aucune peur", a-t-elle argumenté.

 

 

Ces propos n'ont évidemment pas manqué de susciter de nombreuses critiques, notamment au sein de la classe politique.

"Faut-il comprendre que Madame Le Pen considère les Ultramarins comme des étrangers ?", s'est interrogé le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu sur Twitter, avant d'ajouter : "Les Outre-mer, c’est bien la France. La couleur de peau de nos compatriotes n’y change rien".

Ce matin, dans un communiqué, Patrick Karam, a été plus sévère. Le vice-président LR de la région Ile-de-France a ainsi "condamné avec la plus grande fermeté ces propos inacceptables et irresponsables qui traduisent le fond de la pensée de Marine Le Pen", "quémandeuse en chef du vote ultramarin""grande adepte des naufrages intellectuels" qui aura permis selon lui de comprendre "que pour elle nos compatriotes ultramarins sont des étrangers et qu'ils ne seront jamais des Français comme les autres".

Autre réaction ce matin, celle de la présidente du conseil départemental de Guadeloupe. " 'Je ne suis pas raciste, il y a des noirs qui m’aiment bien'. Marine Le Pen expose les raccourcis infâmes nichés depuis toujours dans son esprit et qui renvoient les populations des Outre-mer à un seul statut : des étrangers de couleurs dans la République", a ainsi dénoncé Josette Borel-Lincertin. "Avis à celles et ceux qui pourraient se laisser encore séduire", a-t-elle ajouté sur sa page Facebook.

 

 

 

 

Les ministres de l'Intérieur et du Logement, Gérald Darmanin et Emmanuelle Wargon, se sont aussi empressés de réagir, comme le député européen Stéphane Bijoux.

 

 

 

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