Chlordécone : les réactions après la fermeture des investigations
Les plaintes déposées en 2006 contre l’empoisonnement au chlordécone déboucheront-elles sur un non lieu ?
La décision de justice
Ce spectre du non-lieu est de plus en plus redouté après la fermeture des enquêtes sans mise en examen par les deux juges d’instruction du pôle santé publique au tribunal judiciaire de Paris.
Cet avis de fin d'information ouvre un délai permettant aux parties de signifier leur intention de faire des observations et demander des actes, entre autres démarches administratives, avant les réquisitions du parquet de Paris et la décision finale des juges d'instruction.
Interrogée par RCI, l'association Pour Une Écologie Urbaine a indiqué que leur lettre d’intention serait déposée d’ici la fin de la semaine. Une conférence de presse serait aussi envisagée pour en préciser les contours.
En Martinique comme en Guadeloupe, les avocats indiquent qu’ils feront appel de cette décision si un non-lieu venait à être prononcé. Interrogé sur l'antenne de RCI hier, Maître Harry Durimel, initiateur de la plainte en 2006, indiquait que les recours n’étaient "pas terminés" et prévoit même de "saisir la Cour européenne de justice" si nécessaire.
L'organisation citoyenne
En attendant, les populations antillaises doivent toujours vivre avec ce pesticide qui a contaminé nos sols. Alors au Lorrain, cet après-midi, mercredi 6 avril, un atelier spécial zéro chlordécone est organisé au siège de l’Océanic club, une association sportive et culturelle de Morne Capot, au Lorrain.
Avec ses partenaires et l’ARS, le Centre Communal d'Action Sociale y invite l’ensemble des Lorrinois mais aussi les habitants des communes avoisinantes, de 16 heures à 18 heures.
Lyane Ormès, directrice du CCAS de la ville du Lorrain, considère en effet qu'il est important que le plus grand nombre soit sensibilisé au chlordécone et à la façon de l'éviter dans son alimentation.
Il n’y a pas de fatalité autour du chlordécone. Même si nos sols sont pollués pour 700 ans, nous pouvons agir pour préserver notre santé, notamment en arrêtant de mal nous nourrir. Il est aussi important de faire un dosage du sang, appelé chlordéconémie, pour savoir si l'on est contaminé, et à quel point. De même que pour les sols, lorsque l'on se nourrit de ses propres cultures et animaux d'élevage.
