Ouragan Maria : l'état de catastrophe naturelle signé samedi

Par 20/09/2017 - 16:47 • Mis à jour le 18/06/2019 - 14:28

Une nouvelle réunion du comité interministériel pour la reconstruction de Saint-Martin et de Saint-Barthélémy s'est tenu ce mercredi soir à Paris. A l'issue, le Premier ministre a fait plusieurs annonces.

    Ouragan Maria : l'état de catastrophe naturelle signé samedi

Une quinzaine de ministres étaient présents à Matignon pour faire un nouveau point sur la situation des Iles du Nord et également évoquer, suite au passage de l'ouragan Maria, celle de la Martinique et de la Guadeloupe, plus durement touchée.

"Les passages d'Irma, de José et de Maria ont causé des dégâts considérables, à des degrés divers selon les îles", a déclaré le Premier ministre devant la presse à l'issue de la réunion.
 

L'état de catastrophe naturelle signé samedi après le passage de Maria

70 000 foyers sont toujours sans électricité en Guadeloupe ce mercredi soir. "Les opérations de réparation progressent mais il reste beaucoup à faire, c'est indéniable", a reconnu Edouard Philippe.

Sur le plan sanitaire, le fonctionnement du CHU est "dégradé" et la ministre de la Santé a également alerté sur la situation des dialysés dans l'île. "Notre effort sera porté sur ce sujet", a assuré le chef du gouvernement.

En ce qui concerne les exploitations agricoles, "la quasi totalité des bananeraies semble avoir été affectée et la production arrêtée" selon les informations qui sont remontées aux autorités. 

Pour permettre d'engager rapidement les procédures d'assurance, l'état de catastrophe naturelle sera signé samedi, a encore annoncé le Premier ministre.


A Saint-Martin, gel des dettes fiscales et sociale, délai pour déclarer les sinistres porté au 15 octobre

Les Iles du nord, déjà dévastées par Irma, ont été peu impactées par Maria, ce qui a permis de poursuivre les opérations de secours et de reconstruction. A Saint-Martin, les réserves d'eau ont été réalimentées, l'usine de désalinisation sera opérationnelle dans les deux prochains jours. Des rotations ont également repris pour les échanges logistiques et d'effectifs. Actuellement, 900 militaires sont présents à Saint-Martin et leur nombre va augmenter avec l'arrivée dimanche sur zone du bâtiment Tonnerre. A bord, 300 soldats supplémentaires mais aussi "du matériel de génie lourd indispensable pour le déblaiement et les opérations de reconstruction" selon Edouard Philippe.

Lors de la réunion interministérielle, le problème de l'évacuation des déchets de Saint-Martin a également été évoqué. "Un certain nombre d'expertises et d'analyses vont nous permettre de trouver des solutions", a assuré le Premier ministre, "c'est un sujet sensible compte tenu des conditions des températures et d'humidité, qui pourraient poser des problèmes sanitaires".

Plusieurs mesures sont également prises par l'Etat : le gel des dettes sociales et  fiscales et des procédures contentieuses, un report jusqu'au 15 octobre des déclarations liées aux sinistres causés par les ouragans Irma et José, un engagement de la BPI sur la garantie des emprunts consentis par les entrepreneurs qui voudraient réinvestir pour la reconstruction de l'île saint-martinoise où "95% des bâtiments ont été touchés", 25% irrémédiablement, 50% avec "des dégâts lourds mais réparables". Pour la reconstruction de ces derniers, un envoi de matériel, "un millier de lots d'outillages" et "22 tonnes de tôles" sont en train d'être acheminés.

Un dialogue nécessaire "où chacun prendra ses responsabilités"

Le Premier ministre Edouard Philippe a également estimé que "l'ampleur des dégâts matériels et humains imposent que la question de la nature de la reconstruction soit posée". "Rien ne serait pire que de ne pas tirer les conséquences de cette catastrophe", a-t-il déclaré.

La collectivité de Saint-Martin étant doté d'un statut particulier, "avec des compétences qui sortent du droit commun", le gouvernement entend ouvrir des discussions "rapides et intenses" entre les élus et l'Etat, afin que la conformité des documents d'urbanisme avec le plan de prévention des risques soit garantie. "Chacun doit prendre sa responsabilité et nous ne pouvons pas envisager la reconstruction à l'identique de l'ile sans prendre en compte les éléments connus et les risques avérés", a répété Edouard Philippe. 

Le Premier ministre a enfin annoncé qu'il se rendrait sur place "pour la rentrée scolaire de la Toussaint". La reprise est prévue "dans des conditions normales" à cette date, même si des élèves pourront être accueillis dans certains établissements "de manière provisoire" à compter du 25 septembre.