Urgences vétérinaires : la profession se défend

Les vétérinaires de Guadeloupe veulent calmer les esprits après la vague d’indignation sur les réseaux sociaux suite au décès d’un chien et la non réponse d’un professionnel appelé en urgence.

L’Association des Vétérinaires et Praticiens Libéraux de la Guadeloupe reconnait que le système de gardes est perfectible mais fonctionne.

Les professionnels rencontrent de très nombreuses difficultés.

Le docteur Maud Montigny, présidente de l’AVPLG (Association des Vétérinaires Praticiens Libéraux de Guadeloupe), rappelle les contraintes de la profession.

On se fait de plus en plus insulter, lyncher, dénigrer, où on fait face à une vague de violence, que ce soit verbale ou même physique. Des fois, à la clinique, les propriétaires sont de plus en plus exigeants, il leur faut tout, tout de suite. Donc nous on fait ce qu'on peut, on travaille des fois H24, donc toute la journée on enchaîne avec les gardes de nuit et on travaille en plus le lendemain. Nous ne sommes pas des surhumains et on fait vraiment ce qu'on peut. On se donne en tout cas au maximum. On est pratiquement tous polyvalents. On fait donc les chiens, les chats et NAC. On fait aussi les bovins, les cabris, les cochons, les poules. Et puis pour certains d'entre nous, les chevaux. Dans notre journée, on voit beaucoup, beaucoup d'animaux différents et du coup beaucoup de connaissances différentes, beaucoup de matériel différents et beaucoup de choses différentes à effectuer.

C’est l’occasion aussi pour les vétérinaires de rappeler le coût réel de prise en charge d’un animal de compagnie.

Le docteur Maud Montigny fait les comptes.

Le plus gros problème est financier. C'est énormément de matériel à acheter. Et puis il y a les vétérinaires à payer aussi, alors que le tarif de nuit n'est pas pareil que le tarif de jour. On en parle, on en discute, mais c'est très compliqué à mettre en place ici. Alors évidemment, avoir un animal, c'est un coût, c'est sûr. Il y a les consultations vaccinales, il y a les antiparasitaires, il y a les stérilisations, puis l'alimentation. Tout ça dépend du poids de l'animal et de quel type d'animal. Le propriétaire en est bien conscient. Maintenant, les soins vétérinaires sont chers dans la tête de la plupart des gens, je suis d'accord. Mais les soins médicaux humains aussi. Nous, on n'est pas au courant de ce que ça coûte une journée d'hospitalisation parce qu'on n'a pas la facture détaillée. On ne sait pas ce que prend en charge la Sécurité sociale, mais je pense que si les gens connaissaient le montant réel d'une journée d'hospitalisation, ils verraient différemment le coût des soins vétérinaires

La vétérinaire rappelle également que le système des urgences vétérinaires est bien fonctionnel en Guadeloupe

Il n'y a pas un seul système d'urgence en Guadeloupe. Il y en a plusieurs. Soit la semaine, soit les week ends. Plusieurs cliniques se regroupent en un seul système. Donc dans tous les cas, quoi qu'il arrive, il faut appeler soit son vétérinaire traitant, soit le vétérinaire le plus proche. Et ça donne toujours le numéro du vétérinaire qui est de garde ce jour là. Donc soit c'est dans sa commune, soit ça peut être un petit peu plus éloigné. Il faut savoir que 99 % des urgences sont quand même très très bien gérées sans aucun problème et les gens sont contents. Malheureusement, il y a 1% de fois où malheureusement il y a un problème. Le problème est peut être technique aussi, ça peut être un problème de téléphone, ça peut être que le vétérinaire est déjà occupé sur une autre urgence et dans ce cas là, on ne peut pas se dédoubler. Donc on rappelle après ou alors des fois le vétérinaire, malheureusement pour l'animal, est en train de dormir. Donc dans ce cas là, après plusieurs appels, ben oui, il se réveille, il a fait sa journée, il travaille. Le lendemain il se réveille, il se lève à deux, trois ou 4 h du matin et il y va