TRANCHES D'HISTOIRES : l'île de la Désirade
La Désirade a été découverte par Christophe Colomb le 2 novembre 1493, après les îles Canaries. Elle tire son nom du cri de soulagement des marins de Christophe Colomb « oh île tant désirée ». C’était la première terre ferme qu’ils ont découvert 21 jours après avoir quitté les îles Canaries. Les sites archéologiques de l’île témoignent de la présence d’amérindiens, les premiers occupants de ce merveilleux endroit dès le IIIème siècle. En 1648, la Désirade devint une dépendance de la Guadeloupe. A Baie-Mahault, une léproserie y était installée, celle-ci ferma ses portes suite à des difficultés de fonctionnement.
En 1635 la Compagnie des Isles d’Amériques ( compagnie privée ) obtint le monopole du commerce avec les Antilles. La Désirade y fut annexée en 1648. Mais la compagnie fit faillite et, par un acte du 4 septembre 1649, dut revendre chacune des ses îles dont La Désirade. Louis XIV, en 1665, décide de créer « La Compagnie des Indes Occidentales ». Il racheta à ses seigneurs toutes les îles en leur possession. Cette compagnie fit faillite à son tour en 1674 et les colonies furent rattachées au domaine royal. La Désirade devint dés lors une colonie de la Guadeloupe. De 1649 à 1725 La Désirade ne sera guère citée dans les documents officiels.
Après près d’un siècle d’oubli, une dépêche du roi Louis XV du 16 octobre 1725 approuve la séquestration, à La Désirade, des lépreux présents sur la Grande Terre de la Guadeloupe. Une léproserie fut installée à l’Est de l’île, au lieu dit Baie Mahault. Les lépreux vécurent très durement, dans une misère atroce. Il fallut attendre 1811 pour que le camp soit aménagé en hospice plus régulier avec la mise en place de soins médicaux. Le 15 Juillet 1763 par une autre ordonnance, le roi choisit l’île pour y envoyer « les mauvais sujets » dont les familles ne voulaient plus en France. Ces personnes étaient souvent emprisonnées pour des délits mineurs. Néanmoins toutes les classes y étaient représentées avec une prédominance de l’aristocratie.Un « pénitencier » fut construit, une garnison mise à disposition. Deux ans plus tard on fit le constat que les déportations étaient sans objet et le maintient de la détention des « mauvais sujets » sur La Désirade, inutile. Il fut donc décidé de fermer le « pénitencier » avant la fin 1767. En revanche aucun mariage ni naissance entre les détenus et le reste de la population n’a pu être relevé dans les registres du diocèse.
La période révolutionnaire française laissera quelques traces au sein de la société désiradienne. En février 1794 Victor Hugues fut envoyé en Guadeloupe, il eut pour mission de repousser les Anglais et de faire respecter, par le décret du 16 pluviose an II, l’abolition de l’esclavage. Ce décret ne donnait qu’une relative liberté aux esclaves et non l’égalité vis à vis de leur maître ; égalité pourtant proclamée par la déclaration des droits de l’homme. Cette situation ne dura que pendant l’épisode révolutionnaire et ne permettra pas un grand changement dans la société désiradienne.
La Désirade devint un refuge pour les pirates. La léproserie à l’époque coloniale dont il ne reste plus que des ruines aujourd’hui a aussi marqué la présence des premiers métropolitains. Les anciens occupants étaient essentiellement des personnes les moins aisées de Métropole. Une partie aussi attrayante de l’histoire de l’île : Anse de Galets face à la Pointe des châteaux. Cette petite baie située à l’extrême ouest de l’île fut le point de départ de la colonisation. Les habitations d’Anse de Galets témoignent aussi de la présence des colons sur l’île ainsi que des exilés du 18ème siècle.
Les Galets, à l’extrémité occidentale de l’île, fut un lieu de relégation pour la noblesse métropolitaine venue sur l’île ainsi que les quelques délinquants de Grande-Terre. Une visite à ne pas rater et qui a aussi marqué l’histoire de l’île, c’est la « place du Maire Mendiant » en mémoire du Maire Joseph Daney de Marcillac, qui a parcouru la Guadeloupe de long en large en 1928 justement pour demander et récolter de l’aide financière afin de reconstruire la Désirade dévastée par un cyclone en 1928. Sur les quelques mètres carrés de cette place, se trouve l’église Notre Dame de Bon Secours. En mémoire aux marins disparus, sur cette même place, a été érigé le monument aux morts avec le buste de l'héroïque Victor Schœlcher. Comme la pêche est l’activité économique de l’île, une fête dédiée aux souvenirs des marins pêcheurs avec une procession a d’ailleurs lieu chaque année le 16 août.
Selon la légende, en 1922, l’Abbé Gault, curé de la Désirade qui était en rébellion continue avec ses ouailles annonça avant de quitter le presbytère et ses fonctions un châtiment par le feu pour l’île. Coïncidence ? Le soir du lundi de pâques, le 17 avril 1922, le feu prit dans une vieille case située entre l’école des garçons et la maison de Madame Bouillé, ce feu dévasta 22 maisons, les plus belles de l’archipel, 200 personnes se sont retrouvées sans abris. Cet événement a fait aussi de l’ancien Maire Joseph Daney de Marcillac un héros national. Il a parcouru toute la Guadeloupe pour chercher le plus de financement possibles, afin de reconstruire le quartier dévasté par le feu mais surtout les deux écoles des garçons.
Sources & Images : ladesirade.com,wikipédia,mairieDésirade,officedutourisme
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