SIAEG : la mise en garde du Préfet

Par 02/10/2020 - 13:32 • Mis à jour le 21/10/2020 - 10:12

La fin de l’activité du SIAEG est inévitable. C’est ce que dit le préfet dans un courrier que nous nous sommes procuré et adressé, selon nos informations, aux présidents de 3 EPCI : Cédric Cornet, pour la CARL, Jean Bardail pour la CANGT et Guy Losbar pour la CANBT . Alexandre Rochatte revient dans cette lettre sur des propositions faites par ces interlocuteurs lors d’une réunion le 22 septembre dernier afin de faire survivre le SIAEG le temps de créer la nouvelle structure unique annoncée depuis des années. Des idées qui ne peuvent aboutir à court terme selon le préfet qui met en garde contre "une incapacité à penser collectivement et de manière efficiente".

    SIAEG : la mise en garde du Préfet

« La poursuite de la démarche visant à mettre fin à l’activité du SIAEG apparaît inévitable ». Voilà ce qu’écrit le préfet dans ce courrier daté du 30 septembre et adressé à « messieurs les présidents ». Comprenez les présidents des EPCI qui s’étaient entretenus avec le préfet le 22 septembre dernier au sujet de l’épineuse question de la dissolution annoncée du SIAEG, qui se trouve vous le savez en grande difficulté financière. Mais dans ce courrier le préfet répond précisément à trois élus Cédric Cornet, pour la CARL, Jean Bardail pour la CANGT et Guy Losbar pour la CANBT.

Lors de cette réunion ils ont proposé de redresser le syndicat, avec la mise en place d’un plan de recouvrement ambitieux pour restaurer des capacités financières suffisantes et pouvoir payer les salaires jusqu’à la fin de l’année.

 La CARL, la CANGT et la CANBT, auraient aussi souhaité créer une SPL, société publique locale, qui serait chargée d’exercer la compétence eau et assainissement sur les différents territoires, à la place du Siaeg, à partir de 2021. Or, souligne le préfet, un plan de trésorerie promis lors de cette rencontre n’a toujours pas été transmis, ce qui rappelle, écrit le préfet, « le projet éphémère » présenté il y a près de deux ans maintenant, à l’ancien préfet Philippe Gustin ; Alexandre Rochatte évoque une « hémorragie financière et organisationnelle » jamais contenue.

Le préfet qui ne mâche pas ses mots, parlant d’un « évitement de la réalité » via cette stratégie qui « a eu pour effet d’aggraver les difficultés du syndicat », avec la conséquence que l’on connaît en pleine pandémie de coronavirus, la réquisition d’entreprises privées « pour rétablir un service minimum d’alimentation en eau potable » .

L « ’épineuse question du recouvrement » est aussi abordée avec ce projet des présidents de revoir l’organisation du travail après avoir renouvelé le bureau du SIAEG. Une « démarche fort louable », reconnaît le préfet, mais « qui ne pourrait pas produire les effets escomptés avant plusieurs années tant la tâche paraît immense ».

Mutualiser sans "tourner le dos" à certains territoires

Le préfet qui précise que des « propositions de mutualisation entre EPCI limitrophes et d’enjeux communs »  ont été soumises pour assurer la continuité du service. Pour un service unifié comme « solution souple et rapide » pour décloisonner le système actuel.

Le préfet souligne que les usines de production de Belle Eau cadeau, de la Digue, de Vernou, de Moustique et de Deshauteurs sont « des infrastructures de grande qualité et restent adaptées au contexte d’aujourd’hui ». En fait « ce sont surtout les réseaux de distribution » qui relèvent de la compétence des 4 opérateurs concernés, « qui nécessitent une maintenance coûteuse ».

Il s’agirait donc de mutualiser les efforts pour une meilleure distribution de l’eau. Il s’agirait aussi, souligne le préfet, de réorganiser « tous les services clientèles » et d’harmoniser les process.

« Une impérieuse nécessité », écrit Alexandre Rochatte. Il s’agit d’un côté de restaurer la confiance des usagers pour les inciter à payer les factures et d’inciter « les agents à se dépasser pour offrir le meilleur d’eux-mêmes » .

Comme le territoire du nord Grande-Terre dispose d’équipements hydrauliques indépendants, « il pourrait conserver provisoirement son autonomie », le temps que la structure unique se mette en place, pour la rejoindre plus tard, selon ce courrier.

Mais comment laisser de côté, pour ce projet, Grand Sud Caraïbe et Capex alors que leurs accords sont essentiels pour réaliser certains travaux ? C’est ce que souligne le préfet qui indique que le projet d’une SPL en l’état actuel des propositions « tourne le dos » à une partie des territoires et exige en plus des ressources financières élevées qui n’existent pas à l’heure actuelle.

Ce courrier explique clairement que l’Etat ne peut pas accepter un manque de résultat : « si la démarche de coopération et de mutualisation lancée par les réquisitions n’est pas prolongée sur la période de transition et que les travaux ne sont pas assurés par tous les opérateurs selon des méthodes homogènes, les efforts consentis par l’Etat au travers de l’actuelle mission d’urgence seraient anéantis ».Les réquisitions seraient aussi remises en cause : « il faudrait dans ce cas tirer les conséquences de l’incapacité à penser collectivement et de manière efficiente » écrit le préfet.

Alexandre Rochatte incite donc les trois présidents en question à se mettre d’accord avec les autres présidents d’EPCI, pour que le travail se fasse en commun et soit plus efficace.

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